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Pourquoi il ne faut pas souder la masse sur le capot des potentiomètres de guitare

3/1/2025

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Dans le câblage des guitares électriques, il est courant de souder les fils de masse (terre) directement sur le capot métallique des potentiomètres. Cette pratique, bien qu’efficace pour relier les masses, peut s’avérer néfaste pour les composants. Cet article explique en détail pourquoi il vaut mieux éviter de souder la masse sur le capot d’un potentiomètre, en abordant deux volets : (1) les risques thermiques encourus par le potentiomètre (dépassement des tolérances, dommages internes dus à la chaleur, usure prématurée, etc.) et (2) l’histoire de cette pratique dans l’industrie de la guitare (origines, normalisation, et raisons pour lesquelles elle perdure malgré ses inconvénients). (3) Des exemples concrets et des alternatives plus sûres seront également proposés pour un câblage fiable sans abîmer vos « potards ».

      1.   Les risques thermiques lors d’une soudure sur le capot

Souder un fil de masse sur le boîtier d’un potentiomètre implique d’appliquer une forte chaleur sur ce composant. Or, un potentiomètre est un organe fragile sensible à la température. Une surchauffe peut l’endommager de façon invisible ou immédiate. Examinons les tolérances thermiques des potentiomètres de guitare et les effets d’une chaleur excessive sur leurs composants internes, puis les conséquences possibles d’une surchauffe prolongée.

Tolérance thermique des potentiomètres
Les fabricants de potentiomètres spécifient une plage de température de fonctionnement et des limites à ne pas dépasser lors des soudures. Par exemple, un potentiomètre guitare standard (série 450 chez CTS) est conçu pour fonctionner entre -10°C et +80 °C environ​ (ctscorp.com). Au-delà de ces températures, ses caractéristiques peuvent dériver et sa durée de vie diminuer. Surtout, les fiches techniques donnent une condition maximale de soudure : typiquement 260 °C pendant 5 secondes maximum (ctscorp.com). Cela signifie qu’il ne faudrait pas exposer les cosses ou le boîtier du potentiomètre à plus de 260 °C plus de quelques secondes, afin de ne pas détériorer l’élément. Certains modèles haut de gamme tolèrent éventuellement jusqu’à ~300 °C sur 2–3 secondes​ (bourns.com), mais cela reste très bref.
En pratique, ces limites sont vite atteintes : un fer à souder standard est souvent réglé entre 350 °C et 400 °C, et souder sur une grande surface métallique (le capot) peut prendre bien plus de 5 secondes si l’on n’a pas le matériel et la technique adéquats.
On comprend donc qu’une soudure prolongée ou mal maîtrisée risque d’excéder les tolérances thermiques du potentiomètre.

Effets de la chaleur excessive sur les composants internes
Un potentiomètre de guitare est constitué de pièces métalliques (axe, boîtier, connecteurs), mais aussi de composants plus vulnérables : une piste résistive en carbone ou en plastique, un curseur (balai) mobile, des isolants et souvent un lubrifiant gras à l’intérieur pour assurer une rotation fluide. Une chaleur excessive lors d’une soudure peut affecter ces éléments de plusieurs façons :
  • Évaporation ou dégradation du lubrifiant : La graisse lubrifiante à l’intérieur du pot peut bouillir et s’évaporer sous l’effet de la chaleur​. Avec un fer maintenu trop longtemps, on “cuit” littéralement le potentiomètre et le lubrifiant se volatilise. Sans cette lubrification, le mouvement de l’axe devient plus dur et moins régulier. De plus, la disparition de la graisse laisse les pièces internes en frottement à sec, ce qui accentue l’usure mécanique.
  • Dilatation et déformation des pièces en plastique : De nombreux potentiomètres comportent des pièces en plastique ou en résine (par exemple le support de la piste résistive ou certains isolants). Une chaleur excessive peut ramollir ou déformer ces composants. Des déformations internes peuvent provoquer un désalignement du mécanisme ou une pression anormale du curseur sur la piste. Par exemple, un fort échauffement peut voiler légèrement la piste ou le capot, rendant la rotation du potentiomètre plus raide qu’à l’origine (signe que quelque chose a travaillé).
  • Altération de la piste résistive : La piste en carbone (ou en cermet) qui fait varier la résistance peut souffrir de la surchauffe. Au-delà d’une certaine température, le carbone peut se décoller de son support ou même brûler localement. Sans aller jusque-là, la liaison mécanique entre la cosse de masse et la piste peut s’endommager : sur beaucoup de potentiomètres, les bornes sont reliées à la piste par un petit rivet. Si on chauffe trop longtemps, la connexion piste/borne via ce rivet peut se fissurer ou se décoller sous l’effet du stress thermique​. Le résultat sera un potentiomètre qui “craque”, coupe le son par intermittence, ou dont la valeur ohmique devient instable.
En résumé, une chauffe exagérée fragilise l’intérieur du potentiomètre. Comme le souligne un expert : « Le moyen le plus simple d’abîmer un potard est de le surchauffer, en particulier en soudant un fil de masse sur son dos » (premierguitar.com). Cette opération, si elle est mal conduite, revient à détériorer prématurément un composant neuf qui n’était pas conçu pour encaisser un tel stress.

Conséquences d’une surchauffe prolongée
Qu’observe-t-on sur un potentiomètre qui a trop souffert de la chaleur ? Voici les principales conséquences possibles :
  • Durcissement et fonctionnement irrégulier : Après une soudure prolongée, on constate souvent que le bouton du potentiomètre tourne moins librement qu’avant. Cela vient du fait que le lubrifiant interne a été brûlé ou qu’une pièce a légèrement gonflé/déformé. Le potard devient alors raide à manipuler, voire « collant » par moments​. On perd la douceur de rotation, ce qui gêne les ajustements fins (par exemple faire un volume swell précis devient difficile avec un pot trop dur). De plus, sans lubrification, l’usure mécanique du potentiomètre s’accélère.
  • Grésillements et usure électrique accélérée : Un potentiomètre chauffé à l’excès peut développer des craquements ou des zones mortes lors de la rotation. En effet, la piste résistive endommagée présente des irrégularités : le curseur n’y fait plus un contact uniforme. On obtient alors du bruit parasite (le fameux crépitement dans l’ampli quand on tourne le bouton). Ces symptômes, similaires à un potentiomètre encrassé ou usé, peuvent apparaître bien plus tôt que la normale suite à une surchauffe. En temps normal, un pot de qualité peut fonctionner des milliers de cycles​ (ctscorp.com) ; mais s’il a été partiellement « grillé », sa courbe de réponse peut devenir imprécise et il peut montrer des signes de fatigue après quelques dizaines de cycles seulement. En somme, on réduit drastiquement sa durée de vie utile.
  • Panne totale ou défaillance à court terme : Dans le pire des cas, la piste peut être rendue inutilisable. Si la chaleur a provoqué un décollement ou un court-circuit interne de la piste résistive, le potentiomètre ne fonctionnera plus correctement du tout. Par exemple, une surchauffe peut carrément mettre la piste en court-circuit, rendant le potard soit toujours « à fond », soit totalement muet​. Inversement, le contact piste/cosse de sortie peut se rompre, menant à un circuit ouvert (plus de son du tout). Ces pannes sont souvent irréversibles – une fois la piste carbonisée ou décollée, le potentiomètre est bon à être changé.
En pratique, beaucoup de problèmes de potentiomètres proviennent non pas d’un défaut de fabrication, mais d’un échauffement lors du montage. Les luthiers expérimentés le savent : un potentiomètre qui lâche juste après l’installation a probablement été trop chauffé lors des soudures de câblage. Malheureusement, les symptômes d’une soudure trop chaude peuvent n’apparaître que plus tard (lorsque le pot commence à gratter ou devenir dur). Il s’agit donc d’un dommage insidieux, qu’il vaut mieux prévenir en évitant de soumettre le composant à un stress thermique excessif dès le départ.

      2.   L’histoire de la soudure de masse sur le capot du potentiomètre

Si souder sur le capot du potentiomètre comporte des risques, on peut se demander pourquoi cette méthode est si répandue. Pour le comprendre, il faut retracer l’origine de cette pratique, voir comment elle s’est imposée comme une norme dans le monde de la guitare électrique, puis analyser pourquoi elle continue d’être utilisée aujourd’hui, malgré ses inconvénients. On découvrira que ce choix, au départ pragmatique, est maintenu par tradition, par facilité industrielle et économique, ainsi que par inertie culturelle.

Aux origines : un choix pratique devenu standard
Revenons dans les années 1950, à l’aube de la guitare électrique solid-body. À l’époque, les circuits sont câblés à la main, sans circuit imprimé, et il faut relier entre eux tous les points de masse (les cordes, le chevalet, les micros, les potentiomètres, la sortie jack, etc.).
Pourquoi avoir choisi le capot du potentiomètre comme point de masse commun ? Tout simplement parce que c’était pratique et efficace. Le potentiomètre est un composant central du circuit, avec un boîtier métallique de bonne taille, facile à atteindre et à souder. Leo Fender, connu pour son sens pratique et son refus de toute complication inutile, a adopté cette méthode dès le début : il soudait la patte de masse du potentiomètre de volume directement sur le boîtier métallique, pour le relier à la terre​. Gibson et les autres fabricants historiques ont fait de même, et la technique s’est vite généralisée. En unissant toutes les masses sur le dos d’un potard, on évitait d’ajouter une barrette de connexion ou un fil de masse central supplémentaire – c’était une économie de temps et de composants (chaque minute gagnée à l’assemblage comptait dans une production industrielle, et chaque pièce en moins aussi).
Par ailleurs, le capot métallique du potentiomètre doit être mis à la masse quoi qu’il arrive, pour des raisons de bruit et de sécurité. Sur une guitare, toute partie métallique accessible (les boutons de potards, par exemple, via l’axe) doit être reliée au ground afin d’éviter qu’elle n’agisse comme une antenne captant des parasites​. Sur les amplis ou radios de l’époque, les potentiomètres étaient souvent montés sur un châssis métallique faisant masse commune. Sur les guitares, il n’y a pas de châssis conducteur relié à la terre (le potentiomètre est monté sur du bois ou du plastique), il fallait donc tirer un fil de masse jusqu’au capot pour le relier au circuit de masse. Souder directement sur le capot permettait de faire d’une pierre deux coups : assurer la mise à la masse du boîtier du potard, et relier entre eux tous les retours de masse des autres composants en un point central. C’était en somme la solution la plus directe dans le contexte des premiers designs.
Ainsi, dès les débuts de la guitare électrique, la soudure sur capot de potentiomètre est entrée dans les mœurs. Au fil des décennies, elle est même devenue un standard de fait. La plupart des schémas de câblage publiés dans les manuels ou magazines la montrent comme LA façon de procéder, et les ouvriers en usine y sont formés. Si vous ouvrez n’importe quelle guitare de série, vous verrez presque toujours les fils de masse soudés sur l’arrière des potentiomètres. Comme le fait remarquer un auteur, « C’est très rare de trouver une guitare du commerce sans boucle de masse. On peut voir que le capot du potentiomètre est relié à la masse, ce qui n’a rien d’aberrant (même s’il n’est pas nécessaire de le faire systématiquement) »​
(cabler-sa-guitare.fr). En effet, sur la quasi-totalité des guitares industrielles, les potentiomètres servent de points de raccord de masse – parfois même doublés de contacts via le blindage – ce qui crée souvent des boucles de masse redondantes. Cette omniprésence s’explique par la force de l’habitude et le fait que la méthode a longtemps donné satisfaction : durant les années 60–70, les potentiomètres défaillants étaient rarement attribués à la soudure sur capot, on les remplaçait simplement en se disant que c’était de l’usure normale. La pratique n’a donc pas été remise en question pendant des décennies.

Pourquoi la pratique perdure (économie, industrie, culture)
Si l’on sait aujourd’hui que souder sur un potentiomètre peut le fatiguer prématurément, pourquoi cette méthode continue-t-elle d’être largement utilisée ? Les raisons sont multiples et se situent à la fois sur le plan économique, industriel et culturel :
  • Raisons économiques et pratiques : Pour un fabricant, changer une méthode de production a un coût. Souder les fils de masse sur le capot est un geste rapide pour un opérateur entraîné : quelques secondes par potentiomètre. Envisager une alternative (par ex. ajouter une cosse de masse séparée, ou un montage différent) pourrait alourdir légèrement le processus. Dans une grande usine produisant des milliers de guitares, chaque étape supplémentaire représente du temps et de l’argent. Tant que la soudure sur potard ne cause pas de pannes massives sous garantie, il n’y a pas d’incitation forte à modifier ce procédé. Il faut noter que le composant potentiomètre lui-même est peu onéreux (quelques euros) et considéré comme consommable dans le cycle de vie d’une guitare – de nombreux musiciens acceptent de le remplacer au bout de quelques années en cas de problème. Du point de vue industriel, on préfère parfois une solution économiquement optimale (même si elle réduit un peu la durée de vie du potard) qu’une solution plus sûre mais plus coûteuse. Il m'est déjà arrivé d'expliquer que la soudure de masse sur la capot pouvait être employée lorsque s'en passer « implique des heures supplémentaires de main d’œuvre », ce qui rend cette méthode « trop coûteuse pour le musicien » lambda​ (atelierkraken.com). En d’autres termes, dans un contexte de production en volume, la simplicité et la rapidité de la soudure sur capot l’emportent sur les considérations de longévité absolue du composant.
  • Raisons industrielles (inertie et normes établies) : L’industrie de la guitare est assez conservatrice. Une fois qu’une technique est éprouvée et normalisée, elle tend à se perpétuer. Les plans de câblage standards de Fender, Gibson, etc., n’ont pas fondamentalement changé depuis des décennies. Les ouvriers, les techniciens et même les amateurs sont formés via ces schémas classiques où la masse est soudée sur le potard. Il y a donc une inertie technologique : on reproduit ce qui a toujours été fait, surtout si “ça marche”. La plupart du temps, si le soudage est bien fait (fer suffisamment chaud pour être rapide, point de soudure propre), le potentiomètre fonctionne correctement et le client n’y voit que du feu. Aucune alarme immédiate ne pousse à changer la méthode. Les légères dégradations (un pot un peu raide ou un léger crachouillis après quelques années) passent souvent inaperçues au contrôle qualité initial. Ainsi la méthode perdure car elle est considérée comme « suffisamment fiable » dans le cadre d’une production standard.
  • Raisons culturelles et historiques : Il existe également une dimension culturelle non négligeable. Le monde de la guitare valorise beaucoup la tradition et le « vintage ». Une guitare câblée “à l’ancienne” (avec les mêmes astuces que dans les années 50) est souvent perçue positivement, et les vendeurs n’hésitent pas à mettre en avant un câblage entièrement fait main selon les méthodes traditionnelles. Dans cette perspective, souder la masse sur le capot fait partie du savoir-faire classique du guitar tech. Proposer une approche différente pourrait même dérouter certains musiciens attachés au look et à la construction vintage. Par ailleurs, beaucoup de guitar techs et luthiers ont appris leur métier en reproduisant les schémas existants ; pour eux, “pas de problème, c’est comme ça qu’on fait depuis toujours”. La sensibilisation aux risques de surchauffe des potentiomètres est assez récente, portée par quelques passionnés d’électronique, mais n’a pas encore totalement bousculé les habitudes. Enfin, on peut mentionner que certaines situations spécifiques imposent encore cette technique : par exemple, sur une guitare hollow body sans plaque de contrôle, on n’a souvent pas d’autre choix réaliste que de souder les masses sur les capots de potentiomètres (faute d’accès pour installer un autre point de masse). Dans ces cas, même un luthier conscient des risques admettra que la soudure sur capot est “nécessaire, à condition d’être brève et maîtrisée”​ .
En somme, la soudure de la masse sur le capot du potentiomètre s’est d’abord imposée par pragmatisme et par héritage historique, puis a perduré grâce à la fiabilité perçue du procédé et au conservatisme de l’industrie de la guitare. Même si je la qualifie d’« aberration de la lutherie traditionnelle » (car ces composants « ne sont pas prévus pour » être soudés de la sorte)​ (atelierkraken.com), elle reste la norme sur l’immense majorité des instruments. Cependant, face aux risques thermiques évoqués plus haut, de plus en plus de professionnels et d’amateurs éclairés recherchent des alternatives plus sûres pour le câblage de leurs guitares.

      3.   Quelles alternatives pour relier la masse sans abîmer le potentiomètre ?

Heureusement, il n’est pas obligatoire de souder un fil sur le capot pour mettre un potentiomètre à la masse. Plusieurs alternatives permettent d’assurer la continuité de la masse tout en évitant de chauffer excessivement les potentiomètres. Voici quelques méthodes viables employées par des luthiers ou des électroniciens avertis :
  • Utiliser un câblage en étoile (masse centralisée) : Plutôt que de chaîner les masses de composant en composant, on peut rassembler tous les fils de masse en un point central unique, formant une “étoile” dont le centre est la masse générale (souvent la borne de masse du jack de sortie). Par exemple, chaque micro, chaque potentiomètre et le chevalet envoient un fil de masse directement vers le point central au lieu de se souder sur un potard intermédiaire​. Ainsi, aucun courant de masse n’a besoin de transiter par le capot d’un potentiomètre. Celui-ci peut être relié à la masse centralisée par un petit fil soudé sur sa borne de masse (une patte du potard) plutôt que sur le boîtier lui-même. Concrètement : on soude un fil sur la cosse de masse du potentiomètre (généralement la cosse qui est pliée et fixée au capot dans les montages traditionnels), et ce fil part rejoindre le point de masse principal (jack). On obtient le même résultat électrique qu’une masse soudée sur le capot, mais on a évité de chauffer le boîtier du potard. Cette approche “masse en étoile” est prisée pour éliminer les boucles de masse et améliorer la mise à la terre. Un intervenant résume bien l’idée : au lieu de souder la patte au boîtier du pot, « on pourrait simplement relier cette patte à un point de masse à la place »​ (unofficialwarmoth.com). C’est exactement ce que fait la masse en étoile : toutes les pattes de masse vont à un point commun (qui peut être une petite barrette de connexion ou directement la masse du jack). Reste toutefois à relier le capot en parallèle à la masse pour des questions de blindage. Pour cela les alternatives suivantes sont possibles.
  • Mise à la masse par contact (blindage) : Une autre solution est de s’appuyer sur le blindage métallique du compartiment électronique pour relier les masses sans soudure directe. Par exemple, si la cavité ou la plaque de contrôle est revêtue de feuille de cuivre ou d’aluminium conductrice (blindage électromagnétique), on peut exploiter cette surface comme connecteur de masse. En installant correctement le potentiomètre, son capot métallique presse contre le blindage et se retrouve ainsi connecté à la masse (puisque le blindage, lui, est relié à la masse générale du circuit). Cette méthode de masse par simple contact de pression est utilisée par certains luthiers modernes : « les capots [de potentiomètres] sont mis à la masse par simple contact de pression et non via une soudure » ​(atelierkraken.com). L’avantage est évident – aucune chaleur n’est appliquée au potentiomètre. Cette technique était déjà implicitement en œuvre sur les guitares à plaque métallisée : par exemple, sur une Fender Telecaster, les potentiomètres sont fixés sur une plaque de contrôle en métal chromé qui fait office de masse commune (il suffit de relier la plaque au ground). De même, sur certaines Stratocaster, un film d’aluminium au dos de la plaque pickguard assure la continuité entre les boîtiers des potards. Attention toutefois : pour que la masse par contact reste fiable dans le temps, il faut que le contact mécanique soit ferme. L’utilisation d’une rondelle crantée (star washer) sous le potentiomètre aide à mordre le blindage et garantir la connexion électrique​. Il convient aussi de vérifier que toutes les parties du blindage sont bien interconnectées électriquement (parfois, il faut ajouter une soudure entre deux morceaux de feuille de cuivre pour qu’ils soient au même potentiel). Bien implémentée, cette approche supprime le besoin de souder sur le capot et évite les doublons de fils de masse. Plusieurs guitares haut de gamme ou modifications DIY utilisent ce principe pour préserver les composants (et réduisent en plus les ronflements de fond en optimisant le blindage).
  • Ajouter une cosse de masse externe (lug) : Plutôt que de souder les fils de masse sur le potard lui-même, on peut installer un petit œillet / cosse de masse, sur lequel on va souder tous les fils de masse. Par exemple, il existe des cosses en forme d’anneau ou de fourche qui peuvent se glisser sous l’écrou de fixation d’un potentiomètre. On peut alors souder les fils de masse sur cette cosse en dehors de la guitare (ou du moins sans chauffer directement le potard), puis la connecter mécaniquement au potentiomètre. Une cosse en anneau sous l’écrou fera contact avec le boîtier métallique du potard via la pression, réalisant la masse sans avoir eu à chauffer le boîtier. Certains techniciens recommandent cette méthode en disant en substance : « Ne soudez pas sur les pots – utilisez des cosses de masse »​ (unofficialwarmoth.com). Cela rejoint la philosophie de la masse en étoile, mais de manière très pratique : la cosse sert de hub où l’on regroupe les masses, et une seule connexion (vis ou écrou) relie l’ensemble au capot du potentiomètre ou au blindage. Cette approche est notamment utilisée en électronique embarquée (par ex. dans les guitares actives EMG où tout est pré-câblé avec des connecteurs) pour éviter les soudures difficiles. L’unique contrainte est de s’assurer du bon serrage/maintien de la cosse : si l’écrou du potard se desserre, on pourrait perdre la masse. Avec un montage soigné (et pourquoi pas un point de frein filet sur l’écrou), on obtient une masse robuste sans choc thermique pour le composant.
  • Souder intelligemment, si on ne peut faire autrement : Enfin, si vous choisissez malgré tout de souder la masse sur le capot (ou si vous n’avez pas d’autre option dans le cas d’une réparation sur une guitare existante), il est possible de minimiser les risques thermiques en appliquant quelques bonnes pratiques. D’abord, utilisez un fer assez puissant (paradoxalement, plus le fer est chaud, moins on reste longtemps sur la pièce) : avec un fer de 60 W bien réglé, la soudure peut fondre et prendre en 1 à 2 secondes, alors qu’un fer trop faible de 30 W vous oblige à appuyer 10+ secondes​ – le pire scénario pour griller le potard.
    Certains poncent le capot avant de souder, c’est une pratique qu’on voit souvent mais en réalité ça ne change pas grand-chose si on utilise un bon flux de soudure. Les capots de potentiomètres (CTS, Bourns, etc.) sont déjà en métal soudable, généralement nickelé ou étamé, donc l’étain accroche bien sans poncer, à condition d’avoir un fer bien réglé et d’utiliser un flux de qualité. Par contre, poncer peut avoir des effets négatifs :
    - Si on enlève la couche de nickel, on expose le laiton ou l’acier sous-jacent, qui s’oxydera plus vite et pourra poser des soucis d’adhérence sur le long terme.
    - Le ponçage crée des rayures et creux qui peuvent paradoxalement rendre la soudure moins efficace si l’étain ne mouille pas bien la surface.
    - Poussière métallique : Si on ponce dans la cavité électronique d’une guitare, on peut générer des particules métalliques qui risquent de créer des faux contacts ou d’attirer des parasites.
    À la place, je préfère appliquer du flux avant de souder : ça nettoie la surface, améliore l’accroche et permet une soudure plus rapide, donc moins de chauffe et moins de risques pour le potentiomètre.
    Ensuite, soudez-y le fil de masse en le chauffant le moins de temps possible (idéalement, faites aussi un pré-étamage du fil séparément, pour que la liaison se fasse quasi instantanément lorsque vous approchez le fer). Utilisez éventuellement une pince crocodile comme dissipateur de chaleur clipsée entre la zone de soudure et le corps du potentiomètre, pour protéger l’axe et la piste​. Enfin, ne bougez plus le fil le temps que la soudure refroidisse et solidifie, afin d’assurer un joint fiable. Appliquée avec de l’entraînement, cette méthode permet en général de ne pas dépasser la fameuse barre des ~5 secondes de chauffe continue, seuil au-delà duquel on commence à “cuire” l’intérieur du potard​. Un montage réalisé de cette manière sera plus sûr, bien qu’on ne puisse jamais totalement exclure l’impact d’une pointe de chaleur sur la vie du composant. Disons que c’est un moindre mal lorsque la soudure sur capot est incontournable.
​
En conclusion, il existe des alternatives et des précautions pour éviter d’abîmer vos potentiomètres tout en obtenant un circuit de masse fiable. Que ce soit en adoptant un schéma de masse différent (étoile), en exploitant le blindage de la guitare, en ajoutant une cosse dédiée ou en améliorant votre technique de soudure, vous pouvez éviter les pièges de la soudure directe sur le capot qui chauffe excessivement le composant. De plus en plus de luthiers modernes intègrent ces solutions dans leurs réalisations haut de gamme, afin d’optimiser la durabilité de l’électronique. Pour un guitariste ou un passionné d’électronique, ces pratiques représentent un léger effort supplémentaire lors du câblage, mais qui sera récompensé par une électronique plus pérenne et fiable, sans crachotements ni pots “grippés” en raison d’une soudure trop brutale. En somme, préserver ses potentiomètres de la surchauffe, c’est adopter des méthodes de câblage un peu plus soignées – un investissement minime pour garantir que votre guitare sonnera sans accroc pendant de longues années.
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Exemple d'œillet de masse fixé par écrou.
Lexique :
  • Cermet : Matériau composite combinant céramique et métal, utilisé pour certaines pistes résistives.
  • Cosse : Connecteur métallique pour fixer un fil électrique sans soudure directe.
  • Curseur : Élément mobile interne d’un potentiomètre réglant la résistance.
  • Flux : Substance chimique facilitant la soudure en améliorant l’adhérence.
  • Piste résistive : Surface conductrice interne d’un potentiomètre déterminant la variation de résistance.
  • Rivet : Fixation métallique reliant la piste résistive aux bornes du potentiomètre.
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Comprendre les Micros Basse Impédance pour Guitare Électrique

6/14/2024

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Micro Basse Impédance réalisé par Valdam pour les besoins de l'Atelier
Dans le monde de la guitare électrique, chaque composant joue un rôle crucial dans la qualité du son final. Parmi ces composants, les micros occupent une place prépondérante. Explorons en détail les micros basse impédance, leur fonctionnement, et comment ils se distinguent des micros traditionnels et de l'utilisation de buffers.


Qu'est-ce qu'un Micro Basse Impédance ?
Un micro basse impédance, comme son nom l'indique, est conçu pour produire un signal à faible impédance. L'impédance, dans le contexte des micros de guitare électrique, est une mesure de la résistance d'un circuit à la circulation du courant alternatif (AC). Elle combine à la fois la résistance pure et la réactance (qui prend en compte l'effet des composants inductifs et capacitifs). L'impédance est mesurée en ohms (Ω).


Pourquoi l'impédance est-elle importante pour les micros de guitare électrique ?

Compatibilité avec les amplis et les effets
: Les micros de guitare ont généralement une impédance de sortie qui doit être compatible avec l'impédance d'entrée de l'ampli ou des effets utilisés. Une incompatibilité peut affecter le volume et le ton de la guitare. Par exemple, un guitariste utilisant un micro haute impédance avec un ampli non adapté pourrait constater une perte de clarté sonore. Et un micro basse impédance branché directement dans un ampli traditionnel sera quasi inaudible.

Caractéristique du son : L'impédance influence également la tonalité de la guitare.
Par exemple : Les micros à haute impédance ont une impédance de sortie élevée (généralement entre 5kΩ et 20kΩ). Ils produisent souvent un son plus riche et plus chaud, mais peuvent perdre des aigus lorsqu'un câble long est utilisé.
Les micros à basse impédance ont une impédance de sortie faible (moins de 1kΩ). Ils sont moins sensibles à la perte de signal sur de longues distances de câble et peuvent offrir un son plus clair et plus détaillé.

Fonctionnement des Micros Basse Impédance
Les micros basse impédance utilisent généralement des bobines et des aimants similaires à ceux des micros traditionnels, mais ils sont conçus pour produire un signal électrique avec une impédance beaucoup plus faible. Cela se traduit par une meilleure transmission du signal (d'où la moindre perte de signal à travers de longs câbles) et une compatibilité accrue avec des équipements professionnels tels que les consoles de mixage et les interfaces audio.


Différence entre Micro Basse Impédance et Micro Traditionnel

Signal et Qualité Sonore :
Les micros basse impédance sont réputés pour offrir un signal plus pur et moins sujet aux interférences. Grâce à leur faible impédance, ils sont moins affectés par les capacités parasites des câbles et les résistances de connexion, ce qui permet de préserver la qualité sonore sur de longues distances. En comparaison, les micros haute impédance peuvent perdre des hautes fréquences et de la clarté sonore lorsque le signal traverse de longs câbles ou des pédales d'effets multiples.

Fréquences Captées :
Les micros haute impédance captent généralement une gamme de fréquences plus limitée, particulièrement en ce qui concerne les hautes fréquences. Et comme on l'a dit, à mesure que la longueur du câble augmente, les hautes fréquences peuvent se perdre, ce qui entraîne un son plus étouffé et moins défini. Les micros basse impédance, en revanche, sont capables de capter une gamme de fréquences plus large avec une meilleure fidélité. Ils transmettent efficacement les basses, moyennes, et hautes fréquences sans perte notable, même sur de longues distances de câblage. Cela se traduit par un son plus clair et plus détaillé, essentiel pour les enregistrements en studio et les performances live.

Utilisation d'un Buffer :
Un micro traditionnel haute impédance peut être associé à un buffer pour pallier ces problèmes de perte de signal. Un buffer est un circuit électronique qui convertit le signal haute impédance en un signal basse impédance, minimisant ainsi la perte de tonalité. Cependant, il est crucial de comprendre que le buffer ne peut pas ajouter des fréquences que le micro haute impédance n'a pas captées à l'origine. Le buffer améliore simplement la transmission du signal existant sans en enrichir le contenu fréquentiel. En revanche, le micro basse impédance capte dès l'origine une plus large plage de fréquences, offrant un son plus riche et plus complet.


Avantages et Inconvénients des Micros Basse Impédance

Avantages
  • Qualité Sonore Améliorée : Les micros basse impédance offrent une transmission de signal plus fidèle et plus transparente.
  • Compatibilité Professionnelle : Idéal pour les environnements de studio et les performances live nécessitant une longue distance de câblage.
  • Réduction des Interférences : Moins sensibles aux bruits électromagnétiques et autres interférences.
  • Gamme de Fréquences Étendue : Capacité à transmettre une large gamme de fréquences, incluant les hautes fréquences, avec une grande clarté.

Inconvénients
  • Nécessité d'une Adaptation d'Impédance : Certains amplificateurs et pédales ne sont pas conçus pour fonctionner avec des signaux basse impédance, nécessitant l'utilisation de transformateurs d'impédance.
  • Complexité et Coût : Les micros basse impédance peuvent être plus coûteux à fabriquer et à intégrer dans un système de guitare.
Ces inconvénients sont d’ailleurs les principales raisons qui ont entravées leur adoption plus généralisée !

Perspective intéressante à considérer également, l'absence de coloration du son peut être perçue comme une caractéristique à double tranchant. Alors que certains musiciens apprécient la fidélité et la neutralité des micros basse impédance qui reproduisent le son de l'instrument de manière transparente, d'autres préfèrent des micros qui ajoutent une certaine coloration ou caractère au son.
Les micros traditionnels, avec leur impédance plus élevée, peuvent parfois introduire des saturations harmoniques ou des résonances spécifiques qui contribuent à la signature sonore d'un instrument. Cette coloration peut être perçue comme désirable par certains guitaristes, notamment dans des genres de musique spécifiques où un son distinctif est recherché.

Le choix entre des micros basse impédance et des micros traditionnels peut donc dépendre des préférences sonores individuelles du musicien, ainsi que du contexte musical dans lequel l'instrument sera utilisé. Certains peuvent opter pour la neutralité des micros basse impédance pour des enregistrements en studio où la clarté et la fidélité sont essentielles, tandis que d'autres peuvent préférer les nuances sonores des micros traditionnels pour des performances live où la couleur du son est plus recherchée.

La technologie du micro basse impédance a cependant connu des utilisations célèbres.

Exemples Historiques de Micros Basse Impédance

Voici quelques exemples notables :
  • Gibson Les Paul Recording (1971) : Cette guitare, conçue par Les Paul lui-même, est équipée de micros basse impédance. Elle était destinée à offrir une qualité sonore supérieure pour les enregistrements en studio, réduisant les pertes de signal sur les longues distances de câblage et améliorant la clarté des hautes fréquences.
  • Gibson Les Paul Personal (1969) : Une autre création de Les Paul, cette guitare était également équipée de micros basse impédance. Elle visait à offrir des performances optimales en studio et sur scène, grâce à une large gamme de fréquences captées et une meilleure fidélité du signal.
  • Gibson Les Paul Professional (1969) : Ce modèle, similaire à la Les Paul Personal, utilisait également des micros basse impédance pour les mêmes raisons de qualité sonore améliorée et de compatibilité avec des équipements professionnels.
  • Alembic Basses (années 1970) : Les basses Alembic, utilisées par des bassistes légendaires comme Stanley Clarke, étaient parmi les premières à adopter des micros basse impédance, offrant une réponse en fréquence étendue et une qualité sonore exceptionnelle.

Et bien que les micros basse impédance aient été plus couramment utilisés dans le passé, ils continuent d'être appréciés pour leur qualité sonore transparente et leur compatibilité avec les équipements professionnels.
Voici quelques exemples d'utilisation contemporaine de micros basse impédance :

1.Modèles Custom et Haut de Gamme : De nombreux luthiers et fabricants proposent des guitares sur mesure ou haut de gamme équipées de micros basse impédance en réponse à la demande de musiciens recherchant une qualité sonore exceptionnelle. Ces instruments sont souvent utilisés en studio pour des enregistrements de haute qualité où la transparence du son est primordiale.

2.Instruments Signature : Certains artistes contemporains choisissent des micros basse impédance pour leurs instruments signature, en particulier ceux qui privilégient une reproduction sonore précise et sans coloration. Ces instruments sont souvent utilisés dans une variété de genres musicaux, de la musique acoustique au jazz en passant par le rock.

3.Guitares de Scène et Studio : Les musiciens professionnels qui exigent une qualité sonore supérieure sur scène ou en studio peuvent opter pour des guitares équipées de micros basse impédance. Ces micros offrent une reproduction sonore claire et détaillée, ce qui les rend adaptés à une utilisation dans des environnements professionnels exigeants.

4.Basses Électriques Haut de Gamme : Les bassistes contemporains, en particulier ceux travaillant dans des genres musicaux nécessitant une reproduction précise des fréquences basses, peuvent opter pour des basses équipées de micros basse impédance. Ces micros offrent une réponse en fréquence étendue et une fidélité sonore exceptionnelle pour une reproduction précise du son de la basse.
 
Conclusion
Les micros basse impédance représentent une technologie significative dans le domaine de la lutherie de guitare électrique, offrant des avantages indéniables en termes de qualité sonore et de compatibilité avec des équipements professionnels. Cependant, ils présentent aussi des défis en termes de compatibilité et de coût. Comprendre ces différences permet aux musiciens et aux luthiers de faire des choix éclairés pour optimiser leur son et leur performance.
Que vous soyez un guitariste cherchant à améliorer votre équipement ou un luthier désireux d'explorer de nouvelles technologies, les micros basse impédance méritent à coup sûr une attention particulière.

L' INFO EN PLUS : Pourquoi, généralement, plus un micro a une impédance élevée, plus son volume est fort ?
​ 

Construction des micros passifs :
  • Les micros passifs de guitare électrique sont constitués de bobines de fil de cuivre enroulées autour d'aimants. La façon dont ces bobines sont construites affecte directement l'impédance et la sortie du micro.
  • En augmentant le nombre de tours de fil dans la bobine, vous augmentez l'inductance et la résistance de la bobine. Cela conduit à une impédance plus élevée.
Induction électromagnétique :
  • Quand vous jouez une note sur la guitare, les cordes métalliques vibrent dans le champ magnétique créé par les aimants du micro.
  • Cette vibration induit un courant électrique dans les bobines de fil. Plus il y a de tours de fil, plus le courant induit est fort, ce qui génère une tension de sortie plus élevée.
  • Une tension de sortie plus élevée signifie un signal plus fort, ce qui se traduit par un volume plus élevé lorsqu'il est amplifié.

En résumé
Plus de tours de fil dans la bobine d'un micro passif augmentent l'impédance.
Plus de tours génèrent une tension de sortie plus élevée pour une même vibration des cordes.
Une tension de sortie plus élevée se traduit par un volume plus élevé lorsque le signal est amplifié.

Ainsi, si ce n'est pas directement l'impédance qui agit sur le volume d'un micro, elle peut être révélatrice de la méthode de construction de celui-ci, notamment de son nombre de tour de fil qui, lui, aura une incidence directe sur la tension de sortie et donc le volume. Mais comme les deux principes sont liés, mais de manière indirecte, on peut observer des nuances, voir des exceptions, notamment lorsque l'on compare des micros d'architectures différentes.
Lexique
Impédance (Ω) : Mesure de la résistance d'un circuit à la circulation du courant alternatif (AC), combinant résistance pure et réactance (effet des composants inductifs et capacitifs). Elle est exprimée en ohms (Ω).
Micro basse impédance : Micro conçu pour produire un signal à faible impédance, offrant une meilleure transmission du signal et une compatibilité accrue avec des équipements professionnels.
Micro haute impédance : Micro avec une impédance de sortie élevée, produisant souvent un son plus riche et plus chaud, mais susceptible de perdre des aigus sur de longues distances de câble.
Signal électrique : Courant électrique généré par les micros lorsqu'une corde de guitare vibre dans le champ magnétique des aimants du micro.
Réactance : Partie de l'impédance totale qui prend en compte les effets des composants inductifs (bobines) et capacitifs (condensateurs) d'un circuit.
Compatibilité d'impédance : Importance de faire correspondre l'impédance de sortie des micros avec l'impédance d'entrée des amplis ou des effets pour éviter les pertes de volume et de tonalité.
Buffer : Circuit électronique qui convertit le signal haute impédance en un signal basse impédance, minimisant ainsi la perte de tonalité sur de longues distances de câble.
Fréquence : Nombre de vibrations par seconde d'une onde sonore, mesuré en Hertz (Hz). Les micros basse impédance sont capables de capter une large gamme de fréquences avec une meilleure fidélité.
Bobine : Composant d'un micro constitué de tours de fil de cuivre enroulés autour d'un aimant, où les vibrations des cordes induisent un courant électrique.
Inductance : Propriété d'une bobine qui résiste aux changements de courant électrique, influençant l'impédance totale d'un micro.
Tension de sortie : Niveau de signal produit par un micro, influencé par le nombre de tours de fil dans la bobine. Une tension de sortie plus élevée se traduit par un volume plus élevé lorsqu'il est amplifié.
Interférences : Bruits électromagnétiques et autres perturbations qui peuvent affecter la qualité du signal des micros haute impédance, mais moins celles des micros basse impédance.
Coloration sonore : Modification du son d'origine par un micro. Les micros basse impédance sont connus pour leur neutralité, tandis que les micros haute impédance peuvent ajouter des saturations harmoniques et des résonances spécifiques.
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Comment s'opposer à l'utilisation de vos informations personnelles pour l'IA de Meta

5/31/2024

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Note spéciale : Cet article ne traitera exceptionnellement pas de lutherie de guitare électrique, sujet habituel de ce blog, mais abordera une question cruciale pour la protection de nos données personnelles à l'ère numérique. En tant qu'utilisateur soucieux de ma vie privée, je souhaite partager mon expérience et mes démarches pour m'opposer à l'utilisation de mes informations personnelles par Meta pour le développement de l'intelligence artificielle (IA).

Meta, la société mère de Facebook, Instagram, et WhatsApp, a récemment annoncé des mises à jour de sa Politique de confidentialité en lien avec le développement de ses fonctionnalités d'intelligence artificielle (IA). Comme de nombreux utilisateurs, j'ai reçu un courriel m'informant de ces changements et de mon droit de m'opposer à l'utilisation de mes informations personnelles pour le développement et l'amélioration de l'IA de Meta.
Voici comment j'ai procédé pour exercer ce droit, et pourquoi j'estime important de protéger mes données personnelles tout en soutenant une approche responsable de l'IA.

Origine de la Demande de Meta
Dans un courriel récent, Meta a indiqué qu'ils allaient s'appuyer sur la base légale de leurs "intérêts légitimes" pour utiliser les informations des utilisateurs afin de développer et améliorer leurs expériences basées sur l'IA. Cette mise à jour, qui prendra effet le 26 juin 2024, a suscité des préoccupations quant à la confidentialité et à l'utilisation des données personnelles. Meta a toutefois précisé que les utilisateurs ont le droit de s'opposer à cette utilisation.

Ma Démarche
Pour exercer mon droit d'opposition, j'ai rempli un formulaire disponible via le lien fourni dans le courriel de Meta ou directement à cette adresse : formulaire de contact Instagram pour insta ou celle-ci via Facebook. Voici la déclaration que j'ai soumise à Meta. Je vous encourage à faire de même si vous partagez mes préoccupations.
Addendum : les liens indiqués ont pu dysfonctionner par moment, apparemment. La déclaration d'opposition reste possible en écrivant directement un mail à Meta.

Opposition à l'utilisation de mes informations personnelles pour l'IA de Meta
"Bonjour,

Je vous écris pour exercer mon droit d'opposition à l'utilisation de mes informations personnelles pour le développement et l'amélioration de l'intelligence artificielle de Meta, comme mentionné dans votre récent e-mail concernant la mise à jour de votre Politique de confidentialité.

Explication de l'incidence de ce traitement sur moi
  1. Préoccupations sur la vie privée : Je suis très soucieux de la confidentialité de mes données personnelles. Le fait que mes informations puissent être utilisées pour entraîner des modèles d'IA sans mon consentement explicite me fait sentir que ma vie privée est compromise.
  2. Impact sur la confiance : Cela affecte ma confiance envers votre plateforme. En sachant que mes données sont utilisées à ces fins, je suis moins enclin à partager des informations ou à interagir librement avec vos services.
  3. Préoccupations éthiques : Je suis en désaccord avec certaines applications possibles de l'IA, notamment celles relatives à la surveillance et à la manipulation des comportements, et je ne souhaite pas que mes données contribuent à de telles utilisations.
  4. Effets sur ma vie quotidienne : L'utilisation de mes données pourrait également influencer les recommandations et publicités que je reçois, ce qui peut affecter ma vie quotidienne en me proposant des contenus non pertinents ou indésirables.
  5. Utilisation de mes créations professionnelles : En tant que professionnel de la lutherie de guitare électrique, mes créations partagées sur vos plateformes représentent non seulement ma passion mais aussi mon gagne-pain. L'utilisation de mes photos, vidéos, et autres contenus professionnels pour entraîner des IA sans mon consentement explicite porte atteinte à ma propriété intellectuelle et pourrait potentiellement être exploitée d'une manière qui nuit à mes intérêts professionnels.

Demande
En vertu du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) et de votre Politique de confidentialité, je vous demande de cesser immédiatement l'utilisation de mes informations personnelles à des fins de développement et d'amélioration de vos systèmes d'IA.

Je vous prie de bien vouloir confirmer la prise en compte de cette opposition et de m'informer des mesures prises pour assurer le respect de ma demande.

Pour toute information complémentaire, je vous invite à consulter la CNIL.

Je vous remercie de votre attention et de votre coopération.
Cordialement,

[Votre Nom]
[Votre Adresse e-mail associée à votre compte Meta]
[Date]"


Mon Engagement envers une IA Responsable
Je tiens à préciser que je ne suis pas hostile à l'intelligence artificielle en soi. Je crois au potentiel énorme de l'IA pour améliorer divers aspects de notre vie quotidienne et résoudre des problèmes complexes. Cependant, je pense qu'il est essentiel que le développement de ces technologies soit accompagné de garde-fous robustes pour protéger la vie privée des utilisateurs et éviter les abus.
En exerçant mon droit d'opposition, je ne cherche pas à entraver le progrès technologique mais à m'assurer que ce progrès ne se fait pas au détriment de mes droits et de ma créativité. Les entreprises privées comme Meta doivent être transparentes et respecter les choix des utilisateurs quant à l'utilisation de leurs données personnelles.

Conclusion
Si vous ressentez le besoin de protéger vos informations personnelles tout en soutenant une IA éthique et responsable, n'hésitez pas à utiliser le modèle de lettre ci-dessus pour exprimer votre opposition à Meta. Ensemble, nous pouvons promouvoir un développement technologique respectueux des droits et des attentes de chaque individu.



Nota Bene : Pour cet article, texte et image ont été créés avec l'aide de ChatGPT et MidJourney ;)
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Les Fondements de Jura Tonewood : L'Art du Sciage de Bois de Résonance pour la Lutherie Guitare

5/3/2024

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François et Claire triant les débits d'érable par destinations et qualité
Dans le vaste univers de la lutherie guitare se trouve mon principal fournisseur de bois de lutherie, Jura Tonewood, une entreprise spécialisée dans le sciage de bois de résonance pour les luthiers composée du luthier François Druet et sa femme, Claire Crausaz. Plus qu'une simple entreprise, Jura Tonewood incarne un engagement profond envers la qualité, la durabilité et l'éthique dans le processus d'approvisionnement en bois de musique. Dans cet article, plongeons dans les détails de son expertise et de ses pratiques.

Expertise Requise : La Science du Son dans le Bois
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Le sciage de bois de résonance est bien plus qu'un simple processus mécanique de découpe du bois. C'est un art complexe qui exige une compréhension profonde de la structure du bois, de ses propriétés acoustiques et de leur impact sur le son des futurs instruments, mais également de son comportement mécanique et sous l’outil.
​

Claire et François sont des experts dans l'art de la sélection et de la transformation du bois pour optimiser ses qualités sonores et esthétiques. Ils parcourent les forêts du Jura, réputé pour la richesse et la diversité de ses essences d'arbres, notamment, pour ce qui nous intéresse, l'épicéa, l’aulne, le noyer, l'érable et le frêne. Ces arbres sont soigneusement sélectionnés selon différents critères (présentation du tronc, diamètre, accroissement, peu ou pas de branches ni blessures sur les premiers mètres, grain, cœur de l’arbre centré, etc). Ces critères de sélection varient selon les essences et selon leurs futures destinations en lutherie.  Les arbres sur pied leur permettent d’avoir un certain nombre d’indication, mais ce n’est qu’une fois abattus et billonnés qu’ils peuvent évaluer si cela conviendra à la facture de guitares. ​
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La forêt du Jura entourant l'Atelier Kraken
Par exemple, lors de la sélection des épicéas (utilisés principalement pour la confection de tables d’harmonies de guitares acoustiques), ils recherchent des spécimens d’un diamètre d’au moins 50cm, qui ont poussé dans des conditions climatiques et environnementales idéales (futaie jardinée, entre 900 et 1300m d’altitude) avec un tronc bien droit et régulier, sans branches ou blessures visibles sur les 10 premiers mètres, avec un accroissement lent, un grain fin. Ces critères de sélection garantissent que le bois possède les propriétés acoustiques nécessaires pour produire un son riche, dynamique et résonnant.
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Mesure des billes d'épicéa
Une fois les arbres sélectionnés, nos amis utilisent des techniques de sciage spéciales pour maximiser la qualité du bois. Il s’agit notamment du sciage sur quartier, qui implique un repositionnement permanent de la bille de bois pendant la fente (contrairement au simple sciage de planches), et qui permet de préserver la stabilité et la résonance du matériau. Cette méthode exige une grande précision appliquée à des morceaux de plusieurs mètres et centaines de kilos, ainsi qu’une connaissance approfondie de la structure du bois pour éviter les défauts et les déformations qui pourraient altérer le son final de l'instrument.
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François déterminant avec précision le centre de la bille pour la coupe sur quartier
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Coupe sur quartier
Ensuite, le processus de séchage revêt une importance capitale pour que le bois reste sain et stable. Claire et François laissent la plupart du temps les bois sécher naturellement, sous auvent pour que la ventilation soit optimale. En séchant tranquillement, cela permet au bois de conserver son équilibre hygrométrique tout en libérant progressivement les tensions internes. Cette attention méticuleuse aux détails garantit que le bois conserve ses propriétés structurelles et acoustiques optimales et sa stabilité dimensionnelle.
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Séchage en ventilation naturelle
Vient alors le débitage des plateaux en produits utilisables pour les luthiers. Toute la science de nos artisans consistera à déterminer comment optimiser les coupes et déterminer leurs utilisations, que ce soit pour des corps d’électriques, des tables d’harmonies, des manches, éclisses, etc. C’est notamment ici que se jouera une grande partie de la rentabilité et de la responsabilité écologique de leur activité. C’est aussi une étape cruciale quant à la qualité des pièces de bois débitées, où la concentration et la rigueur sont de mises.
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Débitage
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Refente pour création de tables d'électriques en bookmatch
Enfin, chaque pièce de bois est soumise à un contrôle qualité rigoureux pour garantir qu'elle réponde aux normes les plus élevées de Jura Tonewood en matière de sonorité, de texture et d'apparence. Les pièces sont ainsi classées selon leur qualité pour être proposées aux luthiers.

Approvisionnement Responsable : Le Respect de la Nature et des Acteurs Locaux
Jura Tonewood s'engage fermement à pratiquer un approvisionnement responsable en bois, mettant ainsi l'accent sur la durabilité environnementale et les synergies locales.
Profitant de la richesse des forêts Franc-Comtoises, les arbres sont sourcés auprès d’acteurs locaux dans un rayon qui, en général ne dépasse pas les 50km entourant la ville d’Arbois où se situe l’atelier. Le contact humain est également la règle, en achetant auprès de professionnels forestiers passionnés par leur métier et heureux de réserver leurs meilleures trouvailles à des artisans talentueux. Les particuliers désireux d’assainir leur terrain sont également sollicités, à condition d’intervenir avant que leurs pépites, souvent mésestimées, partent en bois de chauffage. Pendant la saison d’abattage des arbres, Claire et François sont ainsi en permanence sur le qui-vive et réactifs pour saisir la bonne opportunité qui pourrait s’avérer être un véritable trésor. 
En ce qui concerne le processus de transformation du bois, Jura Tonewood veille à minimiser les déchets et à maximiser l'utilisation de chaque arbre récolté. Les chutes de bois sont réutilisées pour la fabrication d'accessoires ou de pièces de bois plus petites, et ce qui ne peut pas l’être leur permet de chauffer leur atelier, maison et eau chaude sanitaire ! pour eux, valoriser au mieux chaque morceau de bois est une question de bon sens qui permet également de réduire l'empreinte écologique globale de l'entreprise.

Engagement Éthique : Au Cœur des Valeurs de Jura Tonewood
L'engagement éthique de Jura Tonewood se manifeste à travers plusieurs aspects fondamentaux, tous orientés vers le respect de principes moraux, sociaux et environnementaux.

Tout d’abord, Jura Tonewood est une entreprise familiale dont la toute petite taille intentionnelle garantit la pleine maîtrise de tous les processus.

En outre, Claire et François adoptent une approche transparente et responsable dans leurs opérations, en assurant une traçabilité complète de leurs produits depuis la forêt jusqu'à l'atelier du luthier. Grâce à des pratiques de gestion rigoureuses et à des systèmes de suivi efficaces, l'entreprise garantit la provenance légale et durable de son bois, tout en offrant aux luthiers une visibilité totale sur l'origine et les caractéristiques de chaque pièce de bois achetée. Cette transparence renforce la confiance des clients dans la qualité et l'éthique de ses produits.
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Par ailleurs, Jura Tonewood s'engage à promouvoir la diversité biologique et culturelle des régions forestières où elle opère. En favorisant la préservation des écosystèmes forestiers et le maintien des traditions locales, l'entreprise contribue à la sauvegarde du patrimoine naturel et culturel de ces régions. Par exemple, en choisissant de collaborer avec des forestiers locaux qui travaillent en faveurs de la diversification et du repeuplement, Jura Tonewood participe à sa façon à la protection des habitats naturels, assurant ainsi la pérennité des ressources forestières pour les générations futures.

En conclusion, je pense sincèrement que Jura Tonewood est une de ces entreprises qui incarnent l'excellence dans le monde de la lutherie guitare, avec un savoir-faire indéniable et un engagement indéfectible envers la qualité et l'éthique. Je suis heureux et fier de me fournir auprès d’eux pour mes bois de résonance d'exception, issus de sources durables et transformés avec soin.
Je vous rappelle d'ailleurs qu’ils disposent d’un site de vente en ligne complet, que vous soyez un luthier chevronné ou un amateur passionné.
C'est par ici : 
https://juratonewood.com

Pour finir, restez à l'affût pour un prochain article, où nous ferons une analyse approfondie des types de bois locaux utilisés par Jura Tonewood, leurs caractéristiques tonales et leurs applications dans la lutherie.
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Jura Tonewood : fournisseur de bois de lutherie d'exception !

4/10/2024

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​Préambule : À la découverte de Jura Tonewood

En tant que passionné de musique et de lutherie, j'ai eu le privilège de croiser la route de personnes exceptionnelles partageant les mêmes passions que moi. Parmi elles, François DRUET, luthier talentueux et co-fondateur de Jura Tonewood, a joué un rôle important dans mon parcours.
Notre amitié est née de notre passion commune pour la musique et d'une vision convergente du monde de la lutherie. Dès nos premières rencontres, j'ai été impressionné par ses compétences en lutherie et connaissances en bois de résonance, de même que par son dévouement envers la qualité et l'authenticité dans son métier. Son approche éthique de l'artisanat du bois et son engagement envers l'utilisation de bois locaux ont notamment profondément résonné en moi.
Au fil du temps, François et Claire, sa femme, qui la rejoint dans son activité depuis, sont devenus mes fournisseurs principaux en bois de lutherie. Leur souci constant de sélectionner les meilleurs matériaux, combiné à leur expertise, a fait de Jura Tonewood une référence de très haute qualité dans le domaine. 
Aujourd'hui, je souhaite vous les présenter à travers une série d'articles et vous plonger dans les coulisses fascinantes de leur métier de scieurs de bois de résonance. Nous découvrirons ensemble ce qui fait de Jura Tonewood un fournisseur de bois de lutherie d'exception, ainsi que les défis et les passions qui animent ces artisans passionnés.

Partie 1 : L'Histoire de Jura Tonewood

Dans l'univers exigeant de la lutherie, où la fusion entre la musique et l'artisanat atteint des sommets d'excellence, Jura Tonewood se distingue comme une entreprise dont l'histoire est tissée de passion, d'expérience et d'un dévouement profond envers la quête de qualité. Menée par François et Claire en plein cœur du Jura, lieu de forêts de résonance d'exception, cette entreprise incarne l'essence même de la création artisanale, où chaque pièce de bois raconte une histoire et chaque instrument résonne avec l'empreinte unique de ses créateurs.

Les Origines
L'histoire de Jura Tonewood trouve ses racines dans la passion précoce de François pour la musique. Formé à l'art de la Lutherie d'Art en Belgique, il a rapidement développé un intérêt non seulement pour les subtilités de la fabrication des instruments de musique, mais son voyage l'a également conduit à explorer l'artisanat du bois dans son ensemble, où il a développé une fascination tout autant pour l'utilisation de ce matériau noble que pour sa provenance. Ainsi que François le dit lui-même, il est devenu vitale pour lui "d'avoir un rapport à la nature, à la forêt, à la source de la matière". C'est ainsi que conjointement à son métier de luthier, il s'est, dès ses débuts, investi dans l'acquisition et le sourçage de ses bois, jusqu'à aller mener, parallèlement, des contrats en scieries industrielles.
Fort de ses expériences dans l'industrie du bois conventionnelle, François a acquis une compréhension approfondie des processus de transformation et d'approvisionnement. Ses années passées à travailler avec différents professionnels du bois, en plus de son activité propre de luthier lui ont permis d'affiner son expertise et ses connaissances, mais surtout d'approfondir plus encore sa passion.

Les Débuts
Déterminé à donner forme à ses aspirations, François a entrepris d'acquérir des billes de bois en des quantités toujours croissantes pour ses projets. Cette quête et ce désir de s'inscrire dans la fourniture de bois de résonance l'a conduit à envisager la reprise d'une entreprise de scierie de bois de lutherie existante. Mais, lorsque cette opportunité ne s'est malheureusement pas concrétisée, il n'a pas baissé les bras et décidé de tracer sa propre voie.
En 2019, François a lancé les premières étapes de son projet. Cependant, il a rapidement réalisé que l'aventure était semée de défis pour une personne seule, surtout menée conjointement à son métier de luthier. C'est donc tout naturellement que Claire, sa partenaire dans la vie, a rejoint l'entreprise en 2022, apportant avec elle une vision complémentaire et une association précieuse. Quittant un métier dans le social qui lui plaisait pourtant, elle a rapidement affiné avec enthousiasme les compétences qu'en tant que femme de luthier, elle n'avait acquises jusque-là que "par capillarité" dans le soutien et l'accompagnement constant de son compagnon dans sa formation et ses projets. Pour elle, c'était "quelque chose qui faisait sens et qui (lui) faisait envie".
Ensemble, ils ont structuré l'entreprise, faisant de cette aventure un projet familial à part entière.
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François Druet et Claire Crausaz
L'Évolution
Au fil des années, Jura Tonewood a évolué pour devenir un acteur professionnel de qualité dans le monde de la lutherie. Un atelier agrandi et dédié à cette activité a été créé, ainsi qu'un site Internet clair et exhaustif pour la vente en ligne. François et Claire sont également maintenant présents sur plusieurs salons d'importance dédiés à la guitare et sa lutherie, y compris à l'étranger.
L'engagement de Jura Tonewood envers l'utilisation de bois locaux et une approche éthique de l'approvisionnement en bois a toujours été au cœur de sa philosophie. De même que la fourniture de bois dédiés autant aux guitares acoustiques (et quelques autres instruments à cordes pincées), qu'aux guitares électriques. Je souligne d'ailleurs la spécificité et l'immense avantage que cela représente pour nous, luthiers en guitares électriques. Il est en effet rare de pouvoir se fournir en pré-débits de bois de résonance directement adaptés à ces instruments, particulièrement quand on fabrique des modèles originaux et de dimensions variées. Plus rare encore, d'associer à ces produits la qualité de bois locaux !
Pour ma part, non content d'avoir agrandi ma famille de lutherie et gagner un fournisseur proche, de grande qualité et partageant mes valeurs, je trouve l'aventure de Jura Tonewood inspirante. Cette transition réussie de la passion à l'entrepreneuriat dans le domaine exigeant de la lutherie illustre parfaitement ce qui peut être accompli lorsque l'on poursuit ses rêves avec détermination et engagement.
C'est également pour moi, l'énorme avantage de pénétrer le monde des scieurs de bois de résonance, et je vous assure que le voyage est fascinant et ô combien bénéfique à mes créations !
C'est pourquoi j'ai hâte, dans les prochains articles, de vous présenter de manière approfondie ce métier où nous pourrons parler de choses aussi diverses et passionnantes que, par exemple, la provenance des bois, les types de bois locaux, la saisonnalité des processus, les méthodes de coupes et de stockage, mais aussi d'écologie et d'humanisme, du marché du bois de lutherie et de ses tendances actuelles.

A très bientôt, donc, et pour ne rien rater, pensez à vous abonner ! ;)
JURA TONEWOOD
juratonewood.com
11 rue de l'hôpital, 39600 ARBOIS
0684682405
[email protected]
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Réflexions libres sur les renforts en carbone dans les manches de guitares électriques

4/3/2024

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La conception des manches de guitare électrique a évolué au fil des décennies, avec l'introduction de divers matériaux et techniques visant à améliorer la performance et la jouabilité des instruments. Parmi ces innovations, l'utilisation de renforts en carbone dans les manches de guitare électrique a suscité un intérêt croissant de la part des fabricants et des musiciens. Les renforts en carbone sont réputés pour leur légèreté, leur résistance et leur rigidité, mais je dois avouer avoir des sentiments très ambivalents à leur sujet.
Que ce soit clair : je ne me permettrai pas de penser détenir la vérité unique est absolue, surtout que je connais beaucoup trop de luthiers dont j'admire le travail qui utilisent systématiquement des renforts en carbone dans leur manche, je vous expose donc simplement et librement mes réflexions sur ce sujet.

1. Les avantages des renforts en carbone
Le matériau carbone, c'est quand même quelque chose ! Si vous n'en avez jamais manipulé, vous pourriez être surpris par sa légèreté et sa solidité. On comprend tout de suite pourquoi il est devenu si employé dans les industries de pointe en quête de performance. Un renfort en carbone dans un manche de guitare électrique ne pèse qu'à peine 20g ! Et quelle rigidité ! Vous pourrez essayer de le briser ou simplement le plier, vous en serez pour vos frais. Un profilé de quelques millimètres d'épaisseur rend la même sensation qu'une barre d'acier trempé.
Ainsi, avec des renforts en carbone bien ajustés dans votre manche de guitare électrique, vous pouvez être sûr de conférer à ce dernier une très grande résistance au gauchissement ou vrillage.

2. Equipons donc nos manches de guitares de renforts en carbone ?
Avec de telles qualités, en effet pourquoi hésiter ?

Hé bien je vais vous dire, je n'en utilise jamais !
Ou plutôt, je n'en utilise plus après en avoir beaucoup installé à mes débuts dans la lutherie.

En voici les raisons, qui ne concernent que moi et n'ont aucune valeur dogmatique.

3. Le matériau carbone est un très mauvais conducteur sonore
Surtout comparé aux bois de résonnance qu'on utilise pour fabriquer un manche de guitare.
Pour être clair, il existe de nombreux témoignages vantant les qualités sonores des manches renforcés au carbone mais, très honnêtement, je ne les comprends pas car j'ai, pour ma part, constaté l'exact contraire.
Il suffit de manipuler ces renforts pour tout de suite comprendre que cette matière aura, à l'inverse, un effet d'amortissement sur la résonnance. Lorsque l'on cherche à lui transmettre une vibration, le carbone reste mat et mort. Il étouffe toute fréquence qui pourrait essayer de le parcourir.
Et j'ai retrouvé cela dans mes propres expériences. Les manches que j'ai pu fabriquer avec de tels renforts manquaient singulièrement de vie et de réaction. 
A mon sens cela s'explique par la nature même du matériau, mais aussi parce que le renfort en carbone est installé dans le manche de la guitare en pratiquant des défonces à l'intérieur de celui-ci. C'est à dire que l'on vient volontairement couper et extraire une grande partie des fibres du bois qui assurent normalement la continuité et transmission du son tout le long du manche.

Fort de ce constat, les renforts en carbone c'était de toute façon déjà terminé pour ma part.
Mais mes questionnements ne s'arrêtent pas là.

4. Les renforts en carbone sont très léger
C'est totalement vrai. Mais à quel point ?
Je suis un partisan des guitares légères et je cherche toujours à concevoir des instruments dont les matériaux et la forme assureront un bon équilibre et un poids réduit, sans dégradation du son. Mais, devinez quoi ? L'érable, dont est constitué la plupart des manches de guitares, est plus léger que le carbone !
La masse volumique du carbone varie en fonction de sa forme et de sa densité apparente, mais généralement, elle se situe autour de 1,5 à 2,0 g/cm³ (grammes par centimètre cube). En comparaison, la masse volumique du bois d'érable se situe généralement autour de 0,6 à 0,8 g/cm³. 
En employant des renforts en carbone, vous allez donc en réalité alourdir votre manche, en espérant ne pas aller jusqu'à déséquilibrer la guitare et que celle-ci bascule désagréablement.

5. Les renforts en carbone sont très rigides et résistants
Encore une fois, c'est indéniable.
Mais que faire de ces attributs en comparaison de ceux d'un bois de lutherie ?
Lors de réparations ou de réglages, j'ai effectivement déjà vu des manches qui avaient vrillés, le bois est un matériau complexe qui peut cacher des défauts générateurs de tensions.
En 10 ans de profession et plusieurs centaines de guitares, j'en ai vu 3.
En fait, un manche standard de guitare est bien plus solide et rigide qu'on l'imagine, encore plus s'il a été réalisé avec soins et des bois de qualité.
Et si vous souhaitez lui donner plus de stabilité et de rigidité, il suffit d'utiliser le procédé du multiplis par lequel on fend le manche pour lui ajouter un ou plusieurs renforts centraux. Sauf que ces renforts là seront en bois de haute qualité et viendront participer à la résonnance générale de l'instrument, et non l'étouffer (en plus, je trouve ça foutrement joli !).
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Divers manches en multiplis : stabilité et résonance assurés !
6. Les renforts en carbone représentent un surcoût
Entre 30€ et 80€ de matériau, environ et selon les dimensions. Sans compter le temps de main d'œuvre et les consommables supplémentaires que demandent la réalisation des défonces dans lesquels ils seront insérés.
C'est peu comparé au prix total d'une guitare de bonne qualité, mais c'est beaucoup si, comme moi aujourd'hui, on se demande ce que cela peut bien apporter.

7. Les renforts en carbone ne sont pas écologiquement neutres
Ces dernières décennies voient heureusement une prise de conscience croissante quant à l'impact environnemental de nos actions. Dans cette optique, les renforts en carbone posent une question éthique importante. La production de carbone implique souvent des processus industriels complexes et énergivores, contribuant ainsi aux émissions de gaz à effet de serre.
De plus, les déchets générés par la fabrication et l'utilisation des renforts en carbone peuvent poser des problèmes environnementaux considérables, surtout si leur recyclage n'est pas envisageable. Et je suis fermement convaincu que le meilleur déchet reste celui que l'on n'a pas produit.
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8. Conclusion et recommandation
En résumé, bien que je ne sois pas fermement opposé aux renforts en carbone, je reste sceptique quant à leur réelle utilité dans un manche de guitare électrique. Leur présence semble davantage dictée par des considérations marketing visant à créer une impression de modernité ou d'innovation (même si les fibres de carbone sont déjà bien établies depuis des décennies).
Cependant, les réflexions que j'ai partagées ici sont le fruit de mon expérience en tant que luthier et de mes pensées personnelles. Elles sont ouvertes à la discussion et à la remise en question.
Bien que j'ai présenté certains points forts et faibles des renforts en carbone, il est important de reconnaître que chaque musicien et luthier peut avoir des perspectives différentes. Je vous encourage donc à explorer ces questions plus avant et à partager vos propres expériences et points de vue.

Avec amour et passion.
​- Muche​
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LA TENSION DES CORDES DES GUITARES ET BASSES ELECTRIQUES

3/29/2024

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Dans le domaine complexe de la lutherie de la guitare électrique, chaque aspect compte pour façonner le son et la jouabilité d'un instrument. Parmi les nombreux facteurs à considérer, la tension des cordes joue un rôle essentiel dans la performance globale de la guitare. Dans cet article, nous explorerons en profondeur la tension des cordes et son impact sur la sonorité, le confort de jeu, les réglages et les risques de frise.

Préalable : nuances et distinctions entre "tension" et "tirant" des cordes
Bien que la tension et le tirant des cordes soient étroitement liés, ils représentent des aspects différents de la configuration des cordes sur un instrument et ont chacun leur propre influence sur la jouabilité et le son.

Tension des cordes : La tension des cordes fait référence à la force exercée par les cordes lorsqu'elles sont accordées à une hauteur spécifique. Elle est généralement mesurée en livres par pouce (lbs/in) ou en kilogrammes par centimètre (kg/cm). La tension est déterminée par plusieurs facteurs, notamment le calibre, l'accordage et la longueur vibrante des cordes.

Tirant des cordes : Le tirant des cordes se réfère à l'épaisseur des cordes, généralement mesurée en pouces. Un tirant plus élevé indique des cordes plus épaisses, tandis qu'un tirant plus faible indique des cordes plus minces. 

Relation entre tension et tirant : Le tirant des cordes influe directement sur la tension des cordes. Des cordes plus épaisses auront une tension plus élevée pour atteindre la même note qu'une corde plus fine. C'est la loi de masse : La tension d'une corde est directement proportionnelle à sa masse linéaire.
Selon la loi de masse, plus une corde est lourde, plus elle nécessite de tension pour produire une vibration à une fréquence spécifique. Les cordes plus épaisses ont une masse linéaire plus élevée en raison de leur diamètre plus grand, ce qui signifie qu'elles nécessitent plus de tension pour atteindre la même note qu'une corde plus fine.

Impact sur la jouabilité et le son : Le tirant des cordes influence également la jouabilité et le son de l'instrument. Des cordes plus épaisses peuvent offrir une meilleure réponse et une plus grande résistance à la flexion, ce qui peut être préférable pour certains styles de jeu. Cependant, elles peuvent également être plus difficiles à jouer, surtout pour les débutants ou ceux qui préfèrent un toucher léger, et elles demanderont une action des cordes plus élevée. Des cordes plus fines, quant à elles, peuvent offrir une sensation de jeu plus souple et une facilité de jeu accrue, mais peuvent manquer de punch, de projection sonore et de richesse harmonique par rapport à des cordes plus épaisses.
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Différents tirants de cordes.
​Effets de la Tension sur le Son et la Vibration
La tension des cordes a un impact direct sur la vibration des cordes et donc sur le son produit par la guitare électrique. Des cordes tendues produiront une vibration plus rapide et plus énergique, ce qui se traduira par un son plus clair, plus fort et dynamique, doté d'une meilleure projection. En revanche, des cordes moins tendues vibreront plus lentement, produisant un son plus doux et plus chaleureux. Les guitaristes doivent trouver un équilibre entre tension et vibration pour obtenir le son désiré.

Effets de la Tension sur la Jouabilité
Tension excessive :
Une tension excessive des cordes peut rendre difficile la pression des cordes sur le manche de l'instrument. Cela peut entraîner une fatigue plus rapide des doigts et des mains, et rendre le jeu difficile, surtout pour les débutants ou pour ceux qui ont des problèmes de force dans les doigts. Peuvent s'ensuivre de l'inconfort et même de la douleur aux doigts, aux mains et aux poignets. Cela peut rendre la pratique prolongée inconfortable et décourager les musiciens de jouer régulièrement.
Des cordes sous une tension excessive sont également plus susceptibles de se casser, en particulier si elles sont trop tendues ou si elles sont mal entretenues. 
Enfin, une tension vraiment trop excessive des cordes peut affecter le son et la dynamique de l'instrument. Les notes peuvent sembler trop tendues ou étouffées, et la plage dynamique de l'instrument peut être réduite, ce qui limite les possibilités expressives du musicien.

Tension insuffisante :
Les cordes sous tension insuffisante ont tendance à se détendre plus facilement, ce qui peut rendre difficile le maintien de l'accordage de l'instrument et des cordes qui se désaccordent fréquemment peuvent rendre le jeu imprécis et frustrant.
Une tension trop faible des cordes peut aussi altérer la réponse et la dynamique de l'instrument. Les notes peuvent sembler étouffées ou manquer de clarté, et la plage dynamique de l'instrument peut être réduite.
Une tension insuffisante des cordes peut également affecter l'intonation de l'instrument, c'est-à-dire la justesse des notes sur le manche. Des cordes trop peu tendues peuvent produire des notes qui sonnent fausses ou qui sont incohérentes d'une frette à l'autre.

Action des cordes :
Par ailleurs, la tension des cordes est essentielle pour déterminer la hauteur d'oscillation des cordes et donc l'action de l'instrument. Lorsque les cordes sont tendues, elles vibrent à une fréquence spécifique, produisant une hauteur d'oscillation qui détermine la note jouée. Cette hauteur d'oscillation influence directement l'action des cordes.​
Une tension plus élevée des cordes tend à augmenter la hauteur d'oscillation, ce qui demande une action plus élevée pour éviter les risques de frise. À l'inverse, une tension plus faible permet une hauteur d'oscillation plus basse, ce qui peut permettre une action plus basse et donc une meilleure jouabilité.​

Toute la difficulté consistera donc à choisir une tension de cordes offrant un bon équilibre entre jouabilité et richesse et projection du son.

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Hauteur d'oscillation d'une corde.
Effets de la Tension sur l'Intonation
La tension des cordes a un impact significatif sur l'intonation de l'instrument, c'est-à-dire sur la justesse des notes jouées sur le manche. Voici comment la tension des cordes affecte l'intonation :
La tension des cordes influe sur la longueur vibrante, c'est-à-dire la portion de corde qui vibre entre le sillet et le chevalet de l'instrument. Une tension plus élevée des cordes entraîne une longueur vibrante plus courte, tandis qu'une tension plus faible entraîne une longueur vibrante plus longue. Or, l'intonation correcte d'un instrument dépend de la distance entre les frettes le long du manche. Lorsque la tension des cordes change, la longueur vibrante change également, ce qui peut affecter la position idéale des frettes pour obtenir une intonation correcte.

Pour compenser les variations d'intonation dues à la tension des cordes, les luthiers et les techniciens ajustent la position des pontets du chevalet. En déplaçant les pontets vers l'avant ou vers l'arrière, ils peuvent modifier la longueur vibrante de chaque corde pour corriger les écarts d'intonation. Cependant, en cas de variations trop importantes, la longueur d'ajustement disponible des pontets peut s'avérer insuffisante et ne pas permettre une compensation adéquate. C'est ce qui arrive fréquemment, par exemple, sur des Gibson accordée avec des tirants trop élevées. La longueur de déplacement des pontets sur ces modèles est en effet assez courte et peut donc ne pas toujours s'adapter à la tension choisie.
Effet du diapason sur la tension des cordes
Le diapason d'une guitare, qui correspond à la longueur vibrante des cordes entre le sillet et le chevalet, a un effet direct sur la tension des cordes. Voici comment le diapason influence la tension des cordes :

Plus le diapason de la guitare est long, c'est-à-dire plus la distance entre le sillet et le chevalet est grande, plus la tension nécessaire pour accorder les cordes à une note spécifique est élevée. Comme nous l'avons vu plus haut, cela est dû au fait que la longueur vibrante des cordes est plus grande, ce qui nécessite une tension supplémentaire pour obtenir la même note.

Les fabricants de cordes conçoivent généralement différentes échelles de tension pour s'adapter aux différentes longueurs vibrantes des guitares. Par exemple, une guitare avec un diapason plus long nécessitera des cordes conçues pour supporter une tension plus élevée pour maintenir l'accordage correctement. C'est ce qui explique notamment les différences de tirants entre guitares et basses.

Le diapason peut également avoir un impact sur le son global de la guitare. Les guitares à diapason plus long ont souvent un son plus riche et plus plein, en partie en raison de la tension supplémentaire des cordes qui contribue à une meilleure résonance et à une réponse sonore plus dynamique.

Remarque sur la longueur des cordes entre le chevalet et le cordier, et au niveau de la tête
Cette longueur supplémentaire, bien que ne faisant pas partie de la longueur de résonnance du diapason de l'instrument, va contribuer à la longueur totale de la corde et agir de la même manière sur la tension des cordes. Ainsi, lors de la conception d'un instrument, il est intéressant de réfléchir à ces longueurs hors diapason pour agir sur la souplesse et/ou la projection de chaque corde. C'est une des raisons qui fait que je suis personnellement un grand amateur des têtes aux mécaniques en ligne, mais inversées. Ainsi, la corde grave dispose d'une grande plus longueur et donc d'une plus grande tension, ajoutant de la clarté et de la projection dans les basses, tandis que les cordes aigües sont plus souples à jouer et de sonorités plus douces et rondes. Ce phénomène et ses implications sont également la raison d'être des diapasons multiples sur certaines guitares (multiscale, en anglais).

Quant aux matériaux des cordes
Enfin, pour être complet sur le sujet, sachez que les différents matériaux pouvant être employés dans la confection des cordes ont également un impact sur la tension de celles-ci. Ainsi, des alliages à plus ou moins haute concentration, par exemple, de nickel ou de carbone, donneront des tensions différents pour les mêmes tirants et accordages. On peut donc, là encore, expérimenter une variable d'ajustement pour déterminer le son et la jouabilité.
Exemples de Valeurs de Tension
Pour illustrer l'impact de la tension des cordes, examinons quelques exemples de valeurs typiques pour différentes configurations :
Tension Standard : Une guitare électrique standard est généralement équipée de cordes d'une tension moyenne, avec une pression totale d'environ 17 à 20 lbs/in (3 à 3,5 kg/cm).
Une basse électrique standard est généralement équipée de cordes d'une tension moyenne, avec une pression totale d'environ 20 à 25 lbs/in (3,5 à 4,5 kg/cm).
Ces tensions offrent un bon équilibre entre sonorité, jouabilité et durabilité, ce qui en fait un choix polyvalent pour de nombreux musiciens.
Tension Faible : Pour un son plus doux et une sensation de jeu plus légère, certaines guitares sont équipées de cordes à tension réduite, avec une pression totale d'environ 15 à 17 lbs/in (2,5 à 3 kg/cm), et environ 18 à 20 lbs/in (3 à 3,5 kg/cm) pour les basses. Cette configuration est idéale pour les styles de jeu délicats et les musiciens recherchant une jouabilité confortable.
Tension Élevée : Les guitaristes qui préfèrent un son plus puissant et une sensation de jeu plus ferme optent parfois pour des cordes à tension élevée, avec une pression totale d'environ 20 à 22 lbs/in (3,5 à 4 kg/cm), et pour les bassistes environ 25 à 30 lbs/in (4,5 à 5,5 kg/cm). Cette configuration convient particulièrement aux styles de jeu agressifs et aux genres musicaux nécessitant une projection maximale.​

​Conclusion
La tension des cordes des guitares électriques joue un rôle crucial dans la sonorité, la jouabilité et l'intonation de l'instrument. En comprenant les nuances entre la tension et le tirant des cordes, ainsi que leur impact sur le son, la vibration, la jouabilité et l'intonation, les guitaristes peuvent prendre des décisions éclairées pour optimiser le potentiel de leur guitare électrique.

Que ce soit en recherchant un son clair et dynamique, une jouabilité confortable ou une intonation précise, ajuster la tension des cordes en fonction de ses préférences et de son style de jeu peut faire toute la différence. N'oublions pas que chaque guitare est unique, et trouver le bon équilibre de tension des cordes est souvent une question de compromis personnel.

En explorant les différents aspects de la tension des cordes et en expérimentant avec différentes configurations, les guitaristes peuvent découvrir de nouvelles dimensions dans leur jeu et tirer le meilleur parti de leur instrument. En fin de compte, la tension des cordes est bien plus qu'un simple réglage technique ; c'est une composante essentielle de l'expression musicale et de la connexion entre le musicien et son instrument.

N'hésitez pas à solliciter votre luthier préféré sur ces questions, il pourra vous donnez de précieux conseils et répondre à vos besoins sur le sujet. Ainsi, à l'Atelier Kraken, j'ai l'habitude d'installer des accordages très différents, allant aux extrêmes les plus graves et les plus aigües, ou encore des compositions mixtes inhabituelles. Pour chacun d'entre eux, je calcule le tirant le mieux adapté en fonction du diapason et de la jouabilité/projection que recherche le musicien. J'établis, si besoin, des jeux de cordes custom en sélectionnant le tirant le mieux adapté pour chaque corde.
LEXIQUE
Tension des cordes : La force exercée par les cordes lorsqu'elles sont accordées à une hauteur spécifique, mesurée en livres par pouce (lbs/in) ou en kilogrammes par centimètre (kg/cm).
Tirant des cordes : L'épaisseur des cordes, mesurée en pouces. Un tirant plus élevé indique des cordes plus épaisses, tandis qu'un tirant plus faible indique des cordes plus minces.
Longueur vibrante : La portion de corde qui vibre entre le sillet et le chevalet de l'instrument, influencée par la tension des cordes et le diapason de la guitare.
Intonation : La justesse des notes jouées sur le manche de la guitare, affectée par la tension des cordes et la longueur vibrante.
Action des cordes : La hauteur à laquelle les cordes sont réglées par rapport aux frettes, influencée par la tension des cordes et la nécessité d'éviter les risques de frise.
Diapason : La longueur vibrante des cordes entre le sillet et le chevalet de la guitare, affectant la tension des cordes et le son global de l'instrument.
Pontet du chevalet : La partie de la guitare sur laquelle reposent les cordes au niveau du chevalet, ajustée par les luthiers pour compenser les variations d'intonation dues à la tension des cordes.
Justesse : Le degré auquel une note est correctement accordée par rapport à une référence tonale, influencé par la tension des cordes et l'intonation de l'instrument.

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Philippe Bregand : Musicien, Guide et Passionné !

3/19/2024

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Philippe BREGAND, fort d'un parcours musical éclectique et d'une passion pour la transmission des connaissances, exerce le métier polyvalent de musicien, conseiller et formateur en musiques actuelles.
Son rôle consiste à accompagner les artistes et groupes de musique dans le développement de leur projet artistique et de leur carrière. En tant que musicien, il apporte son expertise dans différents domaines tels que la composition, l'interprétation, et la production musicale. Il aide également les artistes à définir leur identité artistique, à améliorer leur performance scénique et à trouver des stratégies pour promouvoir leur musique. Enfin, en tant que formateur, il dispense des cours et des ateliers sur des sujets variés liés aux musiques actuelles, permettant aux musiciens de développer leurs compétences et leur savoir-faire.
​En résumé, Il joue un rôle essentiel dans le soutien et l'accompagnement des artistes émergents et confirmés dans le monde de la musique contemporaine.​
J'ai l'honneur de lui avoir fabriqué deux guitares à ce jour et j'ai toujours adoré nos échanges sur la musique et le matériel qui y est dédié, mais surtout sur sa vision et compréhension du métier de musicien.
A travers cet interview, j'espère vous partager un peu de sa passion et de ses multiples talents.

Je tiens à m'excuser d'avance pour toute simplification ou perte de vivacité dans la transcription écrite de notre conversation dynamique et spontanée, qui a duré plus d'une heure.
Bien que j'ai tenté de restituer fidèlement l'esprit de notre échange, il est possible que certaines nuances et de nombreuses digressions dignes d'intérêt aient été omises.
​J'espère que malgré ces limitations, vous trouverez cette interview informative et stimulante.
​Peux-tu nous parler de ton parcours musical ?
Mon parcours est assez typique. J'ai commencé la guitare à 9 ans, mais j'ai vite abandonné à cause d'une prof de musique classique trop rigide. Plus tard, vers 17 ans, j'ai repris avec des amis au lycée. J'ai même restauré une vieille guitare avec mon père. J'ai ensuite pris des cours pendant 2 ans et demi avec Jean Michel Trimaille, un musicien et pédagogue formidable. J'ai également suivi des stages de jazz, approfondissant ma passion pour l'harmonie et les systèmes musicaux.

À quel moment as-tu décidé d'en faire ton métier ?
Vers 22-23 ans, après mes cours. Les rencontres et l'envie profonde de faire de la musique ont fait pencher la balance. J'ai été inspiré par mes professeurs, qui m'ont poussé à poursuivre cette voie.

Comment es-tu devenu formateur en musiques actuelles ?
C'était un cheminement naturel, j'ai trouvé ma passion dans la transmission de connaissances, notamment en pédagogie et en accompagnement artistique. Je suis resté fidèle à cette passion, élargissant mes horizons.

Quelles sont tes principales influences musicales ?
Mes premières influences étaient le jazz et le blues, mais ce sont les expériences avec différents genres qui ont façonné ma carrière. Actuellement, je travaille sur un projet qui explore ces diverses influences.

Comment définis-tu les musiques actuelles ?
La musique évolue avec la technologie, mais les fondements restent les mêmes. Ce qui est vraiment novateur, c'est l'exploration de nouveaux timbres et de nouvelles figures rythmiques.

Quel est ton rôle en tant que musicien-conseil-formateur ?
J'accompagne les groupes dans l'élaboration de leurs projets artistiques, en les aidant à prendre des décisions conscientes. Je travaille sur tous les aspects, de la performance scénique au choix du matériel, en veillant à ce que chaque décision serve le projet collectif.

Peux-tu donner des exemples concrets de ton travail ?
Je travaille avec une variété de groupes, du jazz au rock en passant par la musique traditionnelle. Mon objectif est d'aider chaque groupe à réaliser son potentiel artistique, en leur apportant un regard extérieur et des conseils précis.

Donc tu agis comme un guide, mais les choix restent entre les mains des musiciens ?
Exactement. Mon rôle est de stimuler la réflexion et d'encourager les décisions collectives, afin que chaque musicien contribue pleinement au projet. C'est ça le cœur du problème. Souvent, les décisions ne sont pas prises collectivement, et chacun a sa vision du morceau sans concertation préalable. Cela peut entraîner des tensions et un résultat artistique décevant.

Ouais, je vois ce que tu veux dire. Dans ces cas-là, tu dois presque jouer le rôle d'un coach en team building, en encourageant l'écoute et la prise de parole collective, non ?
Tout à fait. Je préfère éviter la posture du gourou, mais créer un espace où chacun peut s'exprimer librement permet souvent de débloquer des situations.

C'est intéressant. On dirait que la musique est bien plus que des notes jouées, elle implique toute une dynamique sociale et créative.
Exactement. Mon rôle est de faciliter cette dynamique et de guider le groupe vers un projet artistique commun.

Et quelles sont les différentes facettes de ce métier de musicien-conseil-formateur ?
En tant que musicien, je suis là pour servir le projet tout en restant transparent. Je veille à ce que chaque décision serve l'objectif artistique global, que ce soit dans le studio d'enregistrement, la salle de répétition ou sur scène.

Tu aides aussi à la création musicale, non ?
Oui, mais je ne prends pas de décisions à leur place. Mon rôle est de stimuler la créativité en proposant des idées et en encourageant l'exploration.

C'est un travail d'équilibriste entre soutien et intervention, j'imagine.
Exactement. Je cherche à libérer le potentiel créatif du groupe tout en maintenant le cap sur leur vision artistique.

Et quels sont les défis et les satisfactions de ce métier ?
Le défi réside dans la diversité des projets et des personnalités. Chaque collaboration est unique, ce qui rend le travail passionnant. Les retours positifs des musiciens sont gratifiants, mais je ne cherche pas à m'approprier leur succès. Mon objectif est de les aider à réaliser leur vision, pas la mienne.

Tu dois être satisfait de sentir que tu as pu influencer et éclairer certaines personnes sur des questions qu'elles n'avaient peut-être pas envisagées auparavant.
Oui, en effet. C'est important de savoir s'entourer et de faire les bonnes rencontres. J'ai compris tardivement que l'union fait la force et que chacun apporte sa contribution à un projet collectif.

C'est vrai. Il y a tellement de groupes qui n'ont pas réussi faute d'un accompagnement adéquat. Ton expertise et ton soutien auraient pu faire la différence pour certains.
Aujourd'hui, il existe des formations qui abordent ces aspects, notamment dans le domaine de l'accompagnement artistique. Je suis également impliqué dans la formation de formateurs dans ce domaine.

C'est intéressant. La pédagogie doit jouer un rôle crucial dans ces formations.
Tout à fait. Mon objectif est de transmettre mes connaissances et mon expérience pour aider les autres à développer leurs compétences dans ce domaine.

Je reviens sur ton parcours en tant que musicien, notamment en tant que guitariste. Comment définirais-tu ton style de jeu personnel ?
Mon style est un mélange d'improvisation et de contrôle, avec une approche instinctive mais aussi basée sur des bases théoriques solides.

C'est ce qui m'a toujours impressionné chez toi. Tu combines à la fois une approche intellectuelle et une connexion instinctive avec la musique.
Oui, je cherche toujours à trouver un équilibre entre ma compréhension théorique de la musique et mon intuition artistique.

Y a-t-il des guitaristes qui t'ont influencé ?
Jeff Beck est un exemple pour moi en termes de sonorité et d'improvisation en temps réel. J'ai également exploré des techniques plus complexes, mais mon approche reste avant tout basée sur le ressenti et la texture sonore.

C'est fascinant de voir comment différents guitaristes peuvent influencer notre approche musicale.
Absolument. Chacun d'eux apporte sa propre contribution à notre développement en tant que musiciens.

C'est intéressant de voir comment tu abordes la question du matériel et des techniques guitaristiques. Est-ce que tu as des techniques que tu utilises régulièrement ?
Pas spécifiquement, j'essaie simplement de mélanger les textures de jeu en utilisant à la fois un mediator et mes doigts avec la main droite.

Et en ce qui concerne ton matériel, est-ce qu'il y a des équipements que tu privilégies ?
J'aime jouer avec deux amplis différents pour obtenir des textures sonores variées. J'ai une préférence pour les amplis Orange et j'apprécie également les guitares de l'Atelier Kraken et les modèles James Trussard. En termes de pédales, j'aime beaucoup la marque Vemuram, bien que leurs produits soient assez onéreux.

C'est fascinant de voir comment tu combines différents équipements pour créer ton son unique.
Oui, c'est un processus qui évolue constamment en fonction de mes expérimentations et de mes découvertes.

Parlons maintenant de conseils pour les guitaristes qui veulent progresser. Qu'as-tu à leur dire ?
Je recommande de travailler lentement et méthodiquement sur les techniques qui correspondent à leurs préférences musicales. Il est essentiel de prendre le temps d'assimiler les mouvements et les sensations liés à la production du son. Travailler dans un contexte musical, que ce soit avec un métronome ou une boîte à rythme, est également crucial pour comprendre l'interaction entre la technique et la musicalité.

Un conseil précieux pour les guitaristes en herbe. Revenons un peu sur ton activité de formation. Peux-tu nous en dire plus sur les services que tu proposes ?
Bien sûr. En tant que formateur, je travaille sur différents aspects de l'accompagnement artistique. Cela peut inclure l'accompagnement lors des répétitions, la gestion du son en studio ou sur scène, ainsi que le coaching scénique pour aider les musiciens à mieux communiquer leur message sur scène.

C'est intéressant de voir comment tu abordes ces différents aspects de la formation. Ton approche semble centrée sur le développement artistique et la communication musicale.
Absolument. Je crois fermement en l'importance de développer non seulement les compétences techniques, mais aussi la capacité à transmettre une émotion et un message à travers la musique.

Intéressant. Y a-t-il d'autres services que tu proposes ?
Absolument. Je travaille également sur la préparation à l'enregistrement en aidant les groupes à choisir les morceaux à enregistrer, à planifier les sessions d'enregistrement, et à comprendre les différentes méthodes et conditions nécessaires.

Et est-ce que tu as des retours ou des témoignages de tes anciens élèves ?
Oui, j'ai reçu beaucoup de retours positifs, mais je préfère que les gens se parlent directement. J'estime que c'est plus authentique que de simplement lire des témoignages en ligne.

Compris. Et pour ceux qui seraient intéressés par tes services, comment peuvent-ils te contacter ?
Ils peuvent simplement m'envoyer un e-mail à [email protected] pour prendre rendez-vous ou en savoir plus sur ce que je propose.

Parfait, merci pour ces informations. Et en ce qui concerne les tarifs ?
Les tarifs varient en fonction des besoins et des situations, mais pour une séance d'accompagnement à la répétition d'environ 2 heures et demie, c'est autour de 100€, hors frais de déplacement.

Tu as un numéro de téléphone aussi ?
Oui, c'est le 0752023045.

Parfait. Quels sont tes projets en cours ?
En ce moment, je travaille sur un projet musical avec Monsieur Torrence, un groupe dont Julien Jacquot est à l'origine. On est même passés sur France 3 récemment. Julien écrit les textes et les musiques, et je suis guitariste dans le groupe. C'est intéressant car je dois me mettre au service du projet et de son univers. J'ai également mon propre projet musical en cours d'écriture. J'aimerais aussi développer davantage l'enregistrement, car c'est quelque chose que j'apprécie beaucoup.

Et quels conseils donnerais-tu aux groupes qui veulent progresser ?
Je leur conseillerais de parler entre eux, de s'organiser lors des répétitions pour éviter de rester en pilotage automatique, et de se questionner mutuellement sur leur musique et leurs objectifs. L'auto-évaluation et la communication interne sont essentielles pour progresser.

Ça rejoint l'idée de prendre des conseils, du recul et de communiquer, c'est ça ?
Oui, exactement. C'est important de se poser des questions et d'échanger pour avancer.

Et pour toi, quel est le conseil le plus important que tu aies jamais reçu ?
Le conseil de Jean Michel Trimaille :  de faire les choses en conscience.

Intéressant. Et si tu pouvais jouer avec n'importe quel musicien, vivant ou mort, qui choisirais-tu ?
Jeff Beck, sans hésiter. Et peut-être Miles Davis aussi.

Et quel est ton morceau de guitare préféré ?
Il y en a tellement, c'est impossible de choisir.

D'accord. Et comment vois-tu l'avenir de la musique ?
Je trouve que ces dernières années, la musique semble moins innovante et plus uniforme. J'espère qu'à l'avenir, il y aura une rupture créative qui permettra l'émergence de nouvelles pépites musicales.

C'est un point intéressant. Merci beaucoup pour cette discussion enrichissante.
Philippe BREGAND
Musicien conseil et formateur en musiques actuelles
​[email protected]
0752023045
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Les types de jonction manche-corps des guitares electriques

3/14/2024

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​Lorsqu'il s'agit de choisir ou faire fabriquer une guitare électrique, la méthode de fixation du manche peut être une caractéristique déterminante. Dans cet article, nous explorerons les méthodes de fixation du manche les plus courantes, leur influence sur le son et les avantages et inconvénients de chacune.

1. Manche Vissé
Historiquement, les manches vissés sur les guitares électriques ont été popularisés par la société Fender dans les années 1950 avec l'introduction de la Telecaster et de la Stratocaster. Leo Fender, le fondateur de Fender Musical Instruments Corporation, a adopté cette méthode de fixation du manche pour des raisons de fabrication et de réparabilité.
En effet, la conception du manche vissé offrait plusieurs avantages pratiques. Elle facilitait la production en série des guitares, permettant une construction plus rapide et moins coûteuse. Le manche peut être attaché au corps de la guitare à l'aide de vis, ce qui nécessite moins de temps et d'efforts que d'autres méthodes de fixation, telles que le collage. L'assemblage d'une guitare avec un manche vissé nécessite également moins de compétences spécialisées par rapport à d'autres processus de construction. Cela signifie que les fabricants peuvent utiliser une main-d'œuvre moins qualifiée pour effectuer cette tâche, ce qui en réduit les coûts.
Cette jonction simplifiait également la réparation des instruments, car en cas de problème avec le manche, il pouvait être facilement retiré et remplacé sans avoir à démonter entièrement la guitare. Cela à également contribué à l'expansion du phénomène de la Partcaster (et par là-même à encourager beaucoup de vocations de guitar-techs et luthiers, dont votre serviteur😉).
Pour ces raisons, la méthode de fixation du manche vissé est d'ailleurs devenue l'une des plus courantes de nos jours.

En termes de sonorité, les manches vissés ont contribué à définir le son distinctif des guitares Fender. Ils ont tendance à produire un son brillant et clair, avec une bonne articulation des notes, souvent associés à un sustain et une chaleur légèrement en retrait par rapport aux manches collés ou traversants. Cela est dû à la construction même du manche vissé. Les vis et la discontinuité des matériaux peuvent créer de petites ruptures dans la transmission des vibrations entre le manche et le corps de la guitare, ce qui peut entraîner une perte d'énergie, de sustain et de chaleur*.
Avantages :
Fabrication simplifiée et moins coûteuse, grande variété de styles et de prix.
Réparation facilité du manche.
Sonorité claire et précise.

Inconvénients :
Présence de vis sur l'arrière de la guitare.
​Moins de sustain et de chaleur.
Nécessite des vis, voir des inserts dans le corps de la guitare.
* Lorsque les vibrations des ondes d'une fréquence rencontrent un changement ou une rupture de densité de l'environnement dans lequel elles se déplacent, une partie de leur énergie peut être absorbée ou réfléchie. Dans le cas des fréquences graves, leurs onde étant plus longues, cela signifie qu'elles sont plus susceptibles d'être affectées par des obstacles sur leur chemin que les fréquences plus aigües. Lorsqu'elles rencontrent un changement de densité, comme passer du bois du manche à celui du corps de la guitare, cela peut donc entraîner une perte d'énergie et de clarté dans les medium et graves, ce qui peut affecter la perception de la chaleur et de la richesse du son produit par la guitare.
2. Manche Collé
L'utilisation de manches collés sur les guitares remonte à la fin du 19ème siècle, bien que cette technique soit devenue plus répandue dans les années 1950 et 1960. Les manches collés étaient couramment utilisés sur les guitares acoustiques avant d'être adoptés pour les guitares électriques.
L'une des premières entreprises à populariser l'utilisation de manches collés sur les guitares électriques était Gibson, avec des modèles emblématiques tels que la Gibson Les Paul introduite en 1952. Cette conception implique que le manche est solidement collé à la caisse de la guitare plutôt que d'être fixé avec des vis. Cela crée une jointure sans lacunes, une connexion plus directe et continue entre le manche et le corps de la guitare, ce qui offre une meilleure transmission des vibrations et une résonance plus uniforme se traduisant généralement par un sustain plus long et une sonorité plus chaude.

Avantages :
Sustain prolongé.
Sonorité chaude et riche.
Pas de vis visibles sur la face arrière de la guitare.

Inconvénients :
Production plus complexe et coûteuse.
Réparation plus difficile du manche en cas de besoin.

3. Manche Traversant
La méthode de fixation du manche traversant, également connue sous le nom de construction "neck-through", est une technique où le manche s'étend à travers le corps de la guitare, demeurant une pièce continue.
L
'utilisation de manches traversants sur les guitares électriques remonte à quelques exemples de marques comme Rickenbacker ("Frying Pan" - 1931), Gibson (ES-150 - 1936), Guild (Guild Thunderbird - 1963). 
Cette méthode de construction offre une continuité totale de la structure, des mécaniques au cordier, ce qui permet une résonance maximale et un sustain exceptionnel. Elle demande en revanche plus de longueur/épaisseur de bois, des connaissances supplémentaires, de plus nombreuses manipulations et vérifications, ainsi qu'un souci du détail exacerbé. C'est pourquoi son coût de revient est bien supérieur et son utilisation moins répandue.

Avantages :
Sustain prolongé.
Excellente transmission des vibrations.
Accès facile aux frettes supérieures grâce à l'absence de talon de manche.

Inconvénients : 
Fabrication plus complexe et couteuse et nécessitant des compétences solides.

4. Mon sentiment
A l'Atelier Kraken, sauf demande contraire du client, je fabrique exclusivement des guitares et basses à manche traversant.

A mon sens, le sustain, la richesse du son, mais aussi la transmission des vibrations jusque dans le corps du musicien lui-même, ainsi que la réactivité parfaite au jeu que cette méthode procure font partie intégrante de l' "effet wahou" que je recherche dans mes instruments. On ressent réellement comme un supplément de caractère et d'âme dans la guitare/basse.
En revanche, bien que je sois amoureux des beaux bois, j'aspire à une certaine sobriété et je ne suis pas très amateur des constructions traversantes apparentes. Aussi je préfère me compliquer la vie en réalisant des manches traversants mais qui restent cachés à l'intérieur du corps de l'instrument (on parle parfois de "manche inséré"). Cela nécessite des assemblages encore plus complexe que le manche traversant traditionnel, mais donne au contraire une apparence de simplicité et pureté dont je tire une grande satisfaction.
Pour illustrer mon propos, voici 2 instruments que je réalise, tous deux en manches traversant, mais l'un apparent sur l'arrière et l'autre entièrement caché/inséré dans le corps. On peut voir le manche continu par les défonces des micros.
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Lexique
Partcaster : Le terme "Partcaster" est une contraction de "parts" (pièces) et "caster" (un diminutif de Fender Telecaster ou Stratocaster), et il est utilisé pour désigner une guitare électrique qui est assemblée à partir de différentes pièces provenant de différents fabricants ou modèles. Contrairement à une guitare fabriquée entièrement par un seul fabricant, une Partcaster est une guitare personnalisée qui peut combiner des éléments de différentes marques, styles et modèles pour créer un instrument unique. Les guitaristes qui construisent des Partcasters peuvent choisir des corps, des manches, des micros et d'autres composants de différentes marques ou spécifications pour obtenir le son et les caractéristiques qu'ils désirent. C'est une pratique populaire parmi les guitaristes qui souhaitent créer une guitare sur mesure ou expérimenter avec différents composants pour obtenir un son spécifique.
Guitar-techs : abréviation de "guitar technician" en anglais, est une personne qualifiée et expérimentée qui se spécialise dans la maintenance, la réparation et la modification des guitares électriques et acoustiques. Les guitar-techs sont souvent employés par des musiciens, des groupes de musique, des studios d'enregistrement ou des magasins de musique pour s'occuper de l'entretien régulier des instruments, effectuer des réglages, des réparations ou des modifications pour améliorer les performances ou répondre aux besoins spécifiques des guitaristes.
Sustain : Durée pendant laquelle une note de guitare continue de résonner après avoir été jouée.
Neck-through : Littéralement "manche en travers" en anglais, donc manche traversant.
​Effet wahou : 
Réaction ou une impression forte et positive, souvent d'admiration ou de surprise. Dans le contexte de la fabrication d'instruments de musique, l'"effet wahou" désigne le sentiment de satisfaction, d'émerveillement ou d'étonnement que ressentent les musiciens lorsqu'ils découvrent ou utilisent un instrument qui dépasse leurs attentes en termes de qualité, de sonorité, de jouabilité ou d'esthétique. C'est l'effet "waouh" que l'instrument produit sur eux, les impressionnant par ses caractéristiques exceptionnelles ou ses performances remarquables. ​😁
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​Les chambres creuses dans les guitares électriques

3/7/2024

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Les premières guitares électrifiées ont une histoire fascinante qui remonte aux années 1920 et 1930, avec des pionniers tels que Lloyd Loar de Gibson et Adolph Rickenbacker. A cette époque, notamment au sein des big bands et des ensembles de jazz où les environnements musicaux étaient souvent bruyants, les guitares acoustiques traditionnelles peinaient à se faire entendre. L'électrification a permis aux guitaristes de produire un son amplifié qui pouvait rivaliser avec d'autres instruments, comme les trompettes ou les saxophones. Cela a également facilité l'enregistrement en studio et la diffusion à la radio, en permettant aux ingénieurs du son d'obtenir des enregistrements plus clairs et plus précis, sans les problèmes de résonance et de volume associés aux guitares acoustiques non amplifiées. Enfin, cette électrification a ouvert de nouvelles possibilités sonores pour les guitaristes en leur permettant d'explorer des effets et des timbres qui étaient difficiles, voire impossibles, à obtenir avec des guitares acoustiques non amplifiées. Cela a contribué à l'émergence de nouveaux genres musicaux et de nouveaux styles de jeu.

Les premiers modèles de ces guitares, plus électrifiées qu'électriques, étaient souvent des guitares acoustiques converties, avec des micros ajoutés à leur surface, plutôt que des conceptions spécifiquement créées pour être électriques.
Cependant, ces instruments présentaient également des inconvénients, notamment une sensibilité accrue aux rétroactions indésirables à des volumes élevés. De plus, elles étaient souvent sujettes aux problèmes de larsen, en particulier lorsqu'elles étaient amplifiées à des niveaux élevés. Ces limitations ont incité les luthiers et les fabricants à explorer de nouvelles approches pour améliorer les performances des guitares électriques. Dans les années 1950 et 1960, ces expérimentations ont conduit à l'émergence des guitares semi-creuses (semi-hollow) et des guitares pleines (solid). 

Aujourd'hui, les guitares électriques modernes sont en grande majorité associées à des corps massifs et pleins, qui sont notamment beaucoup plus facile à produire que les corps hollow ou semi-hollow. Mais les avantages de ces derniers comprennent une résonance naturelle et une tonalité chaude et riche qui ont toujours fait le bonheur des guitaristes, notamment pour certains styles de musique comme le Blues ou le Jazz. De plus, les corps creux ou semi-creux offrent une légèreté et un confort de jeu appréciés par de nombreux guitaristes. D'où le recours à une innovation importante dans la lutherie des guitares solid body : les chambres creuses.
Elles offrent de nouveaux horizons sonores et une légèreté accrue, tachant d'associer passé et modernité dans une exploration passionnante des potentiels et limites de notre instrument préféré.

1. Comprendre les chambres creuses :
Les chambres creuses sont des cavités internes intégrées au corps de la guitare électrique, généralement réalisées dans le corps de la guitare, puis recouvertes par la table. Ces cavités sont conçues pour résonner et amplifier les vibrations des cordes, ajoutant de la chaleur, de la profondeur et de la résonance au son de la guitare.

2. Impact sur le son :
L'ajout de chambres creuses peut transformer radicalement le caractère sonore d'une guitare électrique. Contrairement aux solid body, les chambres creuses permettent une résonance plus ample et une plus grande sensibilité aux nuances du jeu. Le son résultant est souvent plus riche, plus chaud et plus organique, avec une réponse dynamique accrue.

3. Avantages des guitares à chambre creuse :
Légèreté : en creusant des cavités dans le corps de la guitare, les luthiers peuvent réduire considérablement son poids, ce qui rend l'instrument plus confortable à jouer pendant de longues périodes.
Sonorité polyvalente : les guitares à chambre creuse, en tachant d'établir un compromis entre hollow et solid bodies, offrent une palette sonore étendue, convenant à une variété de styles musicaux, du jazz et du blues, au rock et à la pop.
Résonance accrue : les chambres creuses permettent à la guitare de vibrer plus librement, ce qui se traduit par une meilleure résonance et une plus grande expressivité musicale.

4. Inconvénients des guitares à chambre creuse :
Résonance incontrôlée : Les chambres creuses peuvent parfois entraîner une résonance non désirée, surtout à des volumes élevés, ce qui peut provoquer des problèmes de rétroaction indésirable lors de l'amplification de la guitare.
Moindre sustain : Bien que les chambres creuses ajoutent de la résonance au son de la guitare, elles peuvent également réduire le sustain par rapport aux guitares pleines, ce qui peut être un inconvénient pour certains styles de jeu nécessitant des notes tenues plus longtemps.
Sensibilité aux résonances indésirables : Les chambres creuses peuvent capter des bruits de fond indésirables, tels que les bruits de manipulation ou les résonances provenant d'autres instruments sur scène, altérant la clarté du son.

5. Formes des chambres creuses :
Les formes des chambres creuses dans les guitares électriques varient en fonction de plusieurs facteurs, notamment le style de la guitare, le type de bois utilisé et les préférences du fabricant ou du luthier. Chaque forme offre des caractéristiques sonores distinctes et peut influencer la tonalité et la résonance de la guitare de manière unique.

J'ai personnellement expérimenté de nombreuses formes de chambres creuses au sein de mon atelier, et je suis convaincu qu'il est possible de les choisir en fonction de la destination désirée pour la guitare concernée. Ainsi, je n'utiliserai pas la même forme de chambre si je souhaite alléger une guitare faite pour le Metal ou si je veux rendre plus vivante une guitare faite pour des styles moins "high gain". De même, je ne ferai pas les mêmes choix selon que la guitare est destinée à la scène live ou au travail en studio de musique, ou dans un salon.

Sans rentrer dans les détails des formes réalisables, qui vont d'ailleurs devoir s'adapter à la silhouette de la guitare et à sa conception interne, on peut retenir les généralités suivantes :
- Plus les chambres seront grands et "vides", plus la guitare sera légère et son caractère sonore tirera vers la rondeur, la chaleur et la résonnance. La guitare semblera plus vivante sous les doigts ; elle partira en revanche facilement en larsen avec des micros trop puissants. Son sustain sera aussi limité.
- Des successions de petites chambres laisseront plus de bois et donc plus de sustain. Les gains en légèreté et en chaleur seront moins présents mais, les risques de larsen et de manque de sustain, plus maitrisés.
- La forme des petites chambres influera sur la quantité de bois retirée et donc le sustain, mais aussi sur la possibilité de sectionner plus ou moins de fibres longues du bois. On peut ainsi limiter ou favoriser la résonnance (et donc le risque de larsen), selon le résultat recherché. 

Enfin, j'attache beaucoup d'importance à ne pas insérer de chambres dans les fibres du bois composant le manche traversant. Notamment pour celles présentant une continuité entre le cordier et les mécaniques. Ainsi, j'en préserve tout l''intérêt ;)

Tout le travail du luthier consistera donc à déterminer les formes, dimensions et emplacement des chambres en fonction des bois utilisés, des silhouettes, sons et comportements recherchés pour la guitare.

Quelques exemples issus de l'Atelier :
Conclusion :
Les guitares électriques à chambre creuse représentent une évolution importante dans la lutherie, offrant aux musiciens une alternative séduisante aux instruments traditionnels pleins. Leur son riche et expressif, combiné à leur légèreté et leur polyvalence, en font un choix attrayant pour les guitaristes à la recherche d'une sonorité distinctive et d'une expérience de jeu gratifiante. En intégrant les chambres creuses dans la conception de leurs instruments, les luthiers continuent ainsi d'explorer de nouveaux territoires sonores. Gardons cependant en tête qu'en fin de compte, le choix entre une guitare à chambre creuse et une guitare pleine dépend des préférences personnelles du musicien et de ses besoins spécifiques en matière de son et de jouabilité.
Lexique :
Big band : Un ensemble musical composé principalement de cuivres, de bois et de percussions, populaire dans les années 1920 et 1930.
Résonance : La capacité d'un instrument à produire des vibrations sonores qui amplifient et prolongent le son.
Sustain : La durée pendant laquelle une note de musique reste audible après avoir été jouée.
Rétroaction (ou larsen) : Un phénomène audio où le son amplifié parvient de nouveau au microphone, créant un cycle de répétition qui peut provoquer un bourdonnement ou un sifflement indésirable.
Corps massif : Une guitare électrique avec un corps solide, sans cavités internes.
Corps creux : Une guitare électrique avec un corps percé de cavités internes pour amplifier le son, offrant une résonance et une légèreté accrues.
Corps semi-creux : Une guitare électrique avec un corps partiellement creusé, offrant une combinaison des caractéristiques des guitares pleines et des guitares creuses.
Chambre creuse : Une cavité interne intégrée au corps d'une guitare électrique pour amplifier et résonner les vibrations des cordes.
Cordier : La pièce de la guitare où les cordes sont attachées à l'arrière du corps.
Mécaniques : Les pièces utilisées pour accorder les cordes de la guitare en ajustant leur tension.
High gain : Un terme utilisé pour décrire un son de guitare très saturé et fortement amplifié, souvent associé à des genres de musique comme le heavy metal.
Solid body : Une guitare électrique avec un corps entièrement solide, sans cavités internes.
Hollow : Une guitare électrique avec un corps entièrement creux.
Semi-hollow : Une guitare électrique avec un corps partiellement creux, généralement avec une section centrale solide et des ailes creuses, offrant une combinaison des caractéristiques des guitares pleines et des guitares creuses.
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    Guillaume Buguet (alias Muche) est le fondateur et luthier de l'Atelier Kraken, spécialisé en lutherie de guitares et basses électriques.

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